mercredi 27 octobre 2010

ARRIVEE A DISNEYLAND! EUH…PARDON! BONAIRE…du 27 octobre au 3 novembre 2010.

"Tout a commencé par une souris"
                                                    Walt Disney

Ciel mitigé, vent nul, navigation au moteur. mais pain magnifique dans son petit panier. On ne peut pas tout avoir. Et en plus, une dorade coryphène qui s’accroche. Bonaire s’annonce sous de bons auspices. La sournoise. Comme on va le constater dès l’arrivée, on ne peut même plus se fier aux signes positifs du destin.
Tout a commencé un soir d’octobre, au soleil couchant. David Vincent naviguait sur une route de campagne isolée quand soudain… Ah, mais non, je me trompe de film! L’arrivée à Bonaire, ça tenait plus de “Bateaux au bord de la crise de nerf” que de “Rencontre du troisième type”. Après avoir remonté toute la côte sous le vent, bien sagement à la queue-leu-leu, les quatre mousquetaires de la mer se dirigeaient droit sur la baie de Kralendrijk, capitale miniature de l’île, où la Marina a installé des bouées. Obligatoires et payantes. Interdiction de jeter l’ancre dans les fonds coralliens. Parfait. Sauf que pour une raison indéterminée, les bouées que nous attrapons sont reliées très court au gros bloc de béton posé au fond. Très très court! S’ensuit un feuilleton picaresque digne des grands moments du cinéma muet. Quoique muet, non, pas vraiment… Sur Mothaline, Michel a la charge de remonter la bouée avec la gaffe, mission impossible bien sûr. Francine, qui ne peut pas voir la raison de ce contretemps commence à s’agiter. Et Michel à sérieusement s’énerver contre cette S…. de bouée. Francine alors, lâche la barre et se précipite pour prendre l’affaire en main! Et la gaffe. S’ensuit un dessin très animé où la gaffe manque de se transformer en objet contondant pour petit meurtre en famille. Sur la Belle, ce n’est pas mieux pour l’énervement mais nous tentons de communiquer par gestes… Nous essayons par principe d’ancrer sans cris, à l’aide d’un langage gestuel dont le codage reste hélas encore parfois mystérieux pour nous-mêmes. Surtout quand une S…erie de bouée refuse de se laisser arraisonner. Je suis “bouée”, Luké pilote. Premier passage, j’attrape la bouée, yeah!!!! Et tire, force de tous mes biceps –et j’en ai plusieurs- pour la remonter et passer mon cordage. Ventredieu, mille sabords, que dis-je, fichtre! Impossible de la lever de plus de 50cm au–dessus de l’eau. La hauteur du catamaran étant de plus de 2 m, j’ai beau me pencher outrageusement et étendre mon bras comme un chimpanzé élastique, rien n’y fait: la gaffe, qui a accroché l’anneau de la bouée, m’est arrachée des mains deux fois. La Belle sur son erre fait le poids. Et pas moi. Je récupère la gaffe à l’arrière. Luké, qui ne comprend pas cette histoire de bouée ras du sol (rien de prévu dans le décodeur pour ce type de situation) arrive au galop. Lui Tarzan, moi faible Jane: il va l’attraper, lui, cette bouée! Oui, oui. Pour l’attraper, ça, pas de problème non plus… C’est la suite qui cloche toujours. La gaffe se tord, se plie mais ne rompt pas (une chance!) et il lâche, lui aussi… Hé, hé, ricane-je, ce qui ne nous avance guère mais soulage. C’est là que nous voyons un petit youyou manœuvré à la rame par une charmante dame Québécoise venir au secours des bateaux les uns après les autres. Elle a du mal, elle aussi, même à partir du dinghy à soulever la bouée, passer le cordage et me le relancer. Curieusement, Charly a réussi sans problème -alors qu’il est seul- à amarrer Mojito? Et oui, il a pris la seule bouée “préparée” par un plaisancier avec un long bout et un flotteur. Lequel arrive à fond les voiles une heure plus tard. Et obligera Charly à déménager: C’est SA place… Bienvenue à Bonaire.
Nous voilà dans la première île des “ABC”: A pour Aruba, B pour Bonaire, C pour Curaçao! Mais géographiquement et sur la route de l’ouest, Bonaire est la première île. Que nous connaissons pour y avoir passé de bons moments et vu de superbes fonds avec Ben (et Gaspard, notre Milou) il y a presque 15 ans. Et bien…ça n’a pas changé! C’est la Hollande aux Antilles, bref: les Antilles Néerlandaises! Quoique non, depuis le 10 octobre 2010 les Antilles Néerlandaise n’existent plus. Pas de tremblement de terre, juste un changement de statut. Après avoir été “Colonie Hollandaise” jusqu’en 1800, passée sous la couronne d’Angleterre pour 15 ans puis retour en Hollande, Bonaire, depuis était une île autonome, avec un parlement élu, ses lois et un Gouverneur d’opérette représentant la Reine. Depuis 17 jours, Bonaire est devenue une région Hollandaise, vote comme n’importe quelle municipalité du plat pays et fait partie de l’Europe. Il ne manque plus que les tulipes. Sauf, “car il ya un sauf”, que le Florin Néerlandais ou Guilde ne va pas être remplacé par l’Euro mais par le Dollar, déjà présent depuis longtemps dans les caisses de tout bon magasin. Mais à première vue, ça n’a  rien changé!
Kralendijk, au nom imprononçable, est la capitale et à vraie dire l’unique “ville” de Bonaire! Environ quatre ou cinq rues et un nombre limité de ruelles. Première rue, le front de mer “Kaya Craane”. Restaurants et bars divers. En arrière, l’incontournable “Kaya Simon Bolivar”, siège de tous les joailliers, boutiques de luxe et restaurants pour touristes. Plus loin, dans le genre “Hollandais toujours”, la “Kaya Nikiboko Zuid” et la “Kaya Nikiboko Noord”. J’en conclus: que “Kaya” signifie rue, “Zuid”, sud et “Noord”, nord. Ce qui laisse de marbre Luké quand je lui annonce ma découverte! Ces rues permettent à deux voitures de se croiser, mais vu le nombre de voitures et la hauteur des “casse-pattes” qui jalonnent le circuit, on peut y déambuler en piéton sans trop de risques. La ville est dédiée au shopping de luxe, l’objectif: saigner les touristes Américains qui sont la principale ressource. Qui étaient semble-t-il. Soit nous sommes en très mauvaise saison, soit la crise frappe fort. Pas un chat dans les rues. Et encore moins dans les boutiques qui affichent toutes des soldes faramineuses. Les prix n’étant pas indiqués, on peut s’attendre à tout mais surtout à ce que soldes ou pas, ce soit cher! Je reviens à  mes chats qui ne sont pas dans les rues: après le Venezuela et ses colonies de chats errants et de chiens faméliques, nous ne verrons pas un seul animal en liberté ou abandonné. Au milieu de Disneyland, ça ferait désordre. Car nous sommes à Disneyland! Sur Main Avenue pour être plus précis, enfin, “Kaya Bolivar”! A chaque minute, on s’attend à voir surgir Blanche-Neige avec un nain, et on est presque déçus quand on passe devant une boutique, ni Pluto ni Mickey ne sont là pour nous accueillir. La ressemblance est étonnante: des couleurs acidulées,des maisons de poupées festonnées et des murs peints de fresques un peu partout. L’impression d’évoluer dans un dessin d’enfant. L’atmosphère désertique ajoute à cette sensation un peu irréelle. Et la propreté! C’est curieux à dire mais une ville où pas un papier, pas un mégot, pas un rogaton quelconque ne jonche les trottoirs, ça angoisse. Où est planquée l’équipe de nettoyage et son planning? On se retrouve à serrer nerveusement son papier de bonbon dans sa main, non pas qu’on ait l’intention de le jeter à terre, non, non, mais il ne faudrait pas que surgisse un surveillant avec une tête de Rapetou qui lui, pourrait le supposer. On serait mal.
DSCN1339Non, ce n’est pas Mickael Jackson.
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A notre dernier séjour, “Chez Claudette” était une minuscule boutique au fond de la rue… Depuis, des dollars ont coulé dans la caisse. Cette photo est spécialement pour à ma maman, Claude dite Claudette!
DSCN1358  Et ça, spécial Jean-Luc: en voilà de la Rolex!
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Oui, les poubelles aussi sont décorées, avec des styles différents: ici, un “support-surface” à base de pinceaux de peintres en bâtiment collés!
Pas d’affichage papier ou électrique sur les murs dans ces contrées, mais de magnifiques fresques peintes. Publicités, informations ou décorations, les murs s’expriment. C’est beau, c’est coloré, c’est bien fait. Et ce n’est jamais tagué! Stupéfiant…
DSCN1351Rue Soeur Bartola, ce cuisinier annonce…
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Avec cette jolie personne…
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Et ce vieux marin…
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Le supermarché Cultimara, “Tout sous le même toit”!
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Bravo Henk pour tes “murals”
Sous un passage entre deux rues, un autre artiste, dans un genre rococo-grassouillet plein de fraicheur:
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Et en me retournant, je découvre cette scène champêtre typiquement Bonairienne: les ânes et les petits perroquets verts de l’île…
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Les rues sont semi-désertes, je me promène avec mon appareil à la recherche de fresques. Un bruit de griffes et de chute. Je scrute…personne. Le bruit provient d’un container à ordures qui a l’air tout à fait normal. Un animal jeté à l’intérieur? Tout à coup, il est devant moi, prêt à affronter l’ennemi. Il a quitté sa cachette derrière le container et renoncé à grimper le mur trop vertical. On se regarde, j’entends la musique de “Il était une fois dans l’Ouest”. Et me recule. D’abord il a des dents et semble prêt à sauter. Et puis je veux une belle photo, alors ne pas l’effrayer!
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Il était une fois à Bonaire… mon iguane!
A Bonaire, prise de risques: nous essayons un fast-food “Dutsh cuisine”. C’est qu’on n’a pas peur, nous! Déjà, un fast-food, et en plus de la cuisine Hollandaise. Il y a bien des restaurants, mais pratiquant des prix qui découragent toute initiative et esprit d’aventure. Ayant un souvenir assez précis de la gastronomie locale, le choix est vite fait: quitte à mal manger, autant ne pas se ruiner. Et on n’a pas été déçu.
Le matin, plongée sous le bateau. Une petite merveille. Luké gratte la coque et toute une faune se précipite pour gober les particules de coquillages et d’herbe. Je palme tranquillement en suivant chirurgiens bleus, perroquets verts et autres poissons-anges. Un beau poisson-trompette s’éloigne doucement. Un bruit de moteur me fait sortir la tête hors de l’eau: je suis à quelques mètres du front de mer, en pleine ville! Le bruit des moteurs de voitures ne gêne que moi: sous la surface, chacun vaque à ses occupations sans se préoccuper des klaxons. Bonaire a su préserver ses fonds coralliens. C’est son gagne-pain. La seule industrie de l’île est le tourisme. Les salins –où les esclaves travaillaient les pieds nus rongés par le sel et dormaient dans des sortes de niches d’un mètre vingt de haut- ont fermé le jour de l’abolition de l’esclavage. Et ce n’est qu’en 1950 que le 1er hôtel a vu le jour: depuis, la plongée sous-marine est le nouvel or bleu. Et il y a de quoi!
Le temps continue a faire ses caprices. Nous nous retrouvons tous à l’envers, le nez vers le large, l’arrière pour certains presque sur la route! Renseignements pris, un certain Tomas, tempête tropicale en devenir de cyclone, se dirige vers nous. Il descend plein sud. D’après nos observations, à Luké et “moin mèm”, il devrait passer bien au dessus des îles ABC. Nos amis pensent qu’il se dirige sur les ABC. Dans le doute, on change de bouée pour se mettre à  l’écart du bord de côte en béton! Chacun y va de ses prévisions, il y a les alarmistes  –ouh lala laaaa… regardez, tous les voisins sont partis se calfeutrer à la Marina-  et les autres. Il est à noter que l’employé de la Marina est allé voir les bateaux Hollandais ou autres pour les avertir du danger, et surtout les inviter à se rendre dans la Marina, chère mais abritée. Ce qui est faux. Si un cyclone passe sur Bonaire, ni la Marina, ni nous ne sommes à l’abris. L’île est plate comme une galette et les vents déboulent à toute allure. Et les Français, ils se renseignent avant de sombrer dans la paranoïa. Alors, le garçon, il n’a même pas pris le risque de venir nous voir!
En attendant, en bons Gaulois, on se soutient en organisant des apéros plus ou moins soupatoires d’un voilier à l’autre. Luké se lance dans la fabrication de baguettes à la Française (superbes!). Charly nous cuisine son fameux “Poulet au vin” (délicieux!), Luké sa légendaire soupe de poisson-rouille-croutons…Se brancher sur Internet nécessite l’achat de cartes mais tant pis, on prend des nouvelles de la famille, on écrit. Benjamin va de Tokyo à Kobe en passant par Osaka, Manon stresse car son examen final pour son diplôme d’infirmière est le 5 novembre, et je peux parler avec ma mère, “skyper” un peu, tout ça dans une chaleur étouffante qui s’accroit au fur et à mesure que Tomas “bouffe” notre air et arrive sans se presser. Bien sûr, la houle générée par le cyclone, qui passe près mais pas sur nous, se déchaine dans la nuit vers 2h du matin. Des bourrasques, des éclairs, une pluie diluvienne et une houle qui nous fait sauter comme un petit bouchon. Et il pleut pendant deux jours.
ondetropicaleZone d’influence de Tomas qui partira ensuite faire des dégâts sur Haïti comme d’habitude…
DSCN1522 Histoire de nous localiser!!!!!!
Et avant de quitter Bonaire, Jeanne nous fera un coup d’éclat en s’attaquant à un …doberman. Un jeune et pas très futé, c’est sûr, elle va profiter de son inexpérience pour lui grogner à la truffe suite à une inspection de son anatomie qu’elle réprouve. Bon, un peu pus tard, elle sautera dans les bras de Luké en croisant un teckel… On se demande si elle n’a pas un problème de mise au point?

vendredi 15 octobre 2010

BOULES DE POILS, BOULES DE PLUMES ? LAS AVES, du 15 au 25 octobre 2010

Petit appétit, l’oiseau fait son riz

Dicton absurde mais que j’aime bien, par Anonyme.

 

Las Aves de Barlovento

Dès le réveil, j’avais la “position vautour”. Ou condor, c’est plus chic. Le cou coincé, la tête rentrée dans les épaules, les omoplates comme deux enclumes autour d’un manche à balais, je suis d’une inutilité notoire. Donc, je m’allonge dans le cockpit et je me rendors jusqu’aux Aves. J’entends vaguement que Charly a pêché un beau barracuda et raté un requin. Mais qu’aurions-nous fait d’un requin… Et il y a du vent! La Belle se gonfle de fierté: 12 nœuds, vent arrière, un plaisir pour un catamaran. Les monocoques aiment moins, ils roulent d’un bord sur l’autre, l’air désœuvré. On ne battra pas de record, mais c’est bien agréable de somnoler bercée par le clapotis des vagues…L’arrivée dans le minuscule archipel (deux iles…)des Aves est identique à notre souvenir: une explosion de vert profond sur fond turquoise et arrière-plan bleu ciel (normal). Le vert, ce sont les palétuviers qui constituent une grande partie de l’île où nous accostons – Barlovento-, le turquoise, ce sont les fonds riches et peu profonds du lagon, et le bleu ciel, et bien, c’est le ciel! Le deuxième île, Sotavento, sera la prochaine étape. L’une est “au vent” et la seconde “sous le vent”. Vent ou pas, il faut se méfier surtout des fonds bien garnis de magnifiques “cerveaux”, les grosses “patates” de corail, redoutables pour nos quilles. J’ai un peu de mal à suivre les manœuvres, Luké s’agite comme d’habitude (avec efficacité, comme d’habitude aussi, il faut le préciser!) et l’ancre est mouillée. Il est 13h, nous sommes partis à 8h, petite promenade maritime. Après massages au camphre, prise d’anti-inflammatoires, sieste et pose d’un foulard autour du cou, je me sens prête affronter l’apéro sur Vardez.

Le camphre a fait son effet, à moins que ce ne soit le Diclofénac, ou l’apéro, mais le lendemain, je me sens un peu mieux. Ce qui est préférable car une grosse journée s’annonce. La petite troupe (sauf moi: entre le torticolis et ma combinaison de plongée qui est partie en lambeaux il y a déjà un moment…)part en vadrouille. Les un(e)s pour faire des photos sous-marines, les autres pour essayer d’attraper les modèles après les prises de vue. Jean revient avec un gros barracuda. Wouaahahah!… et pourquoi pas un pique-nique sur la plage? Je prépare un saladier d’arépas, les galettes de farine de maïs, Mothaline et Jotaké apportent des salades de riz et de pâtes aux fruits de mer, au safran, Vardez, des pommes de terre vapeur, Charly le pastis (enfin, la première bouteille), et un peu tous du vin. Il est 11h, Luké s’occupe du feu et de la cuisson de la bête, l’enduit d’herbes et d’épices. Christine, spécialiste de la salicorne, fait sa cueillette et en rajoute dans la papillote géante… Et Michel, Charly et Christian organisent la table pour l’apéritif dans l’eau. Bientôt rejoints par les “Jotaké”, les mateurs peuvent déguster les oursins blancs que Luké vient de récolter un peu plus loin. Ce qui fut une idée “pour le plaisir” au début deviendra une nécessité “sauve qui peut” très vite. La plage, paradisiaque à voir, est un enfer à vivre: les Yens-Yens sont là, à  l’affût, près à l’attaque. Quand ils voient toute cette chair fraiche qui débarque, c’est la curée. L’hallali. Mais quoi de plus agréable que de manger, boire et s’amuser dans une eau à plus de 30°, dans un doux ressac, calés sur une planche de body-surf? Il ne faut surtout pas lâcher son verre car la table est… instable! Peu à peu, les joyeux navigateurs deviennent aussi instables que la table. La deuxième bouteille (déjà entamée quand même à l’origine!) de Pastis vidée, la joie se lit sur les visages, et le sommeil gagne certains. Des qui n’ont pas l’habitude de boire de l’alcool, surtout en plein cagnard, et qui ont affaire à forte partie en face. Luké déclare forfait très vite! Nos amis bénéficient d’un entrainement que nous n’avons semble-t-il jamais eu! Moi, je me cantonne à un petit verre de rosé, rien que le soleil, je suis cuite. Et je n’ai plus mal au cou!

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   Michel, Jean, Charly et Luké:1er essai de la table de salon!

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Christine, Jeanne et moi pour le 2ème essai…

1 Apero barbecue 30Et Francine pour les essais suivants.

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 1 apero barbecue (12)“Jotaké” est enfin arrivé…

 

1 apero barbecue (14)Apéro-oursins blancs, la distribution par Luké.

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  1 apero barbecue (19) Patritzia, Anaïs et le matelas flottant.

 1 apero barbecue (21) Agneska, ses filles et moi sur fond bleu…

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 2 le repas barbecue (11)  Barra à la machette.

 2 le repas barbecue (14)La papillote à Luké,

 

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Assaisonnée avec de la salicorne fraîche.

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Que fallait-il pour les faire sortir de l’eau?

2 le repas barbecueManger!

Jeanne ne comprend absolument pas quel intérêt nous avons à stagner ainsi vautrés dans l’eau. Elle nous surveille de la plage d’un air réprobateur.

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Des pêcheurs, dont la Lancha est ancrée à côté de nos voiliers, reviennent d’une cueillette un peu particulière: des burgots! Echange spontané, ils nous offrent un seau de burgots, et ils repartent avec un stock de bières. Tout le monde est content. Ce soir, burgots sur Jotaké, préparé par Luké!  Pour le moment, Luké dort, accroché à la planche, flottant mollement. Rien ne le réveille. Enfin presque. Alors il émigre sur la plage, discrètement comme il sait si bien faire. Mais la petite Anaïs le débusque!

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3 fin barbecue (14)   

Ils auront tout essayé….

3 fin barbecue (23)Vu!

Charly et Jean se lancent un défi sous forme de course d’annexes. Je me demande si c’est une bonne idée. Pendant que nous retournons sur la Belle pour préparer les bulots (Luké) et refaire des arépas aux épices et au “barracuda-reste de grillade” (moi), on aperçoit à l’horizon deux annexes menées de mains louvoyantes. L’une ralentit et stoppe curieusement. Et nous voyons Charly arriver vers nous “Mais où est Jean?”. En panne d’essence. Ce qui est le mieux qui pouvait arriver. Charly est déjà tombé à l’eau et se retrouve avec le bras et les doigts entaillés par son hélice. La soirée se poursuit et s’achève sur Jotaké, le grand catamaran aux trois Yorkshires, dans la joie et la bonne humeur. Je ne sais pas si c’est d’avoir côtoyé et apprécié autant les Vénézuéliens et leur façon de vivre (et de faire la fête…) mais malgré le taux d’alcoolémie que doivent afficher certains navigateurs à la fin de ce jour, pas la moindre petite tâche ne vient ternir l’ambiance. tout coule … comme le reste….

3 fin barbecue (30) Les grands s’amusent comme les petits, à faire la course.

Après cette journée torride pour le corps et pour l’esprit (heureusement que j’ai de la crème solaire “Protection 70”!), les festivités se sont cantonnées aux soirées! Déjà, il n’y a que quelques heures, ce qui réduit la capacité à ingurgiter boisson et nourriture, les moustiques n’arrivent pas jusqu’aux bateaux et le soleil est sagement couché. Avec Charly, nous proposons une soirée “Lomitos”sur Belle de Lune, proposition agréée par tous et chacun. Filet de bœuf d’Amérique du Sud à volonté, nous serons 11 à déguster et le filet et la soirée!

Il y aura aussi un “couscous-légumes du frigo au barracuda” mémorable (mon premier couscous poisson!): aux carottes et … à l’igname! Une anchoïade sur Mojito: Charly ouvre sa dernière boîte d’anchois et prépare la sauce que les goulus ont vite fait de tartiner. Mais le repas le plus chic sera une langouste de taille respectable, échangée par Luké avec les pêcheurs contre une bouteille de vin blanc et de l’Ibuprofène (seraient-ils prévoyants, pour après le vin blanc?). et préparée à la crème et au chou… On a fortement pensé à Ben dont c’était un des plats favoris quand nous étions à Haïti.

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 SDSCF3202Soirée “Lomito” à volonté…

Bien, me direz-vous, mais à part manger et boire, que faites-vous???? Et bien, je plonge! Je snorkeling, comme disent nos amis Anglais! Je poursuis les petits poissons multicolores et surtout les poissons-coffres mes préférés, gris, beige et noir à petits pois. J’adore les petits pois. n’importe où et sur n’importe quoi.

Jusqu’à présent, je ne partais pas à la chasse aux poissons (photos bien sûr!) avec Francine ou Christine. L’eau est à 30°,soit , mais au bout d’une demi-heure et plus, le froid commence à se faire sentir. Avec les courants qui ne sont pas toujours calmes, on fatigue très vite. Et on frissonne… Sans combinaison de plongée –un shorty, genre short et manches courtes, ça suffit- difficile de suivre. De plus, la combi, ça fait flotter! Je n’ai rien d’une Kiki Caron (ou Amélie Mauresmo pour les jeunes générations) et savoir que je flotte me rassure. Charly découvre dans un de ses coffres une combinaison neuve pour femme “petite taille”. Ouaaaaahhhh….je vais aller voir les poissons-coffres!

Et je ne verrais pas que des poissons-coffres. Avec Christine, un matin, nous avons stagné au dessus d’un récif de corail qui devait être le Sarcelles des Aves: plein de monde à tous les étages, tous différents, certains calmes, d’autres agités, des bleus, des jaunes, des verts. des bleu-jaune-verts. Des rayés et des à pois, des solitaires et des bandes de loubards….

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Hé….hé…qui c’est?

 PA040410 D’abord, on tombe dans les embouteillages.

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Mais ça se calme: voici des Demoiselles queue jaune.

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Un bande de loubards: des chirurgiens!

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Un joli poisson Pyjama.

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Poisson Ange

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Encore des Demoiselles

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Un magnifique Bourse.

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Chirurgien solitaire.

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Nom vernaculaire: un “Quatre Yeux”.

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Et voilà mon poisson-coffre préféré…

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Avec ses petites nageoires en hélices d’avion!

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Poisson Perroquet bleu

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Un Pagre tacheté.

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Euh…je cherche!

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Et des “Jules”, petit nom affectueux que nous donnons aux Demoiselles noires.

Et il n’y a pas que les poissons qui sont en colorama… le paysage aussi….

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Il y a même des monts neigeux….

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Et voilà!

Bien sûr, au retour, je glisse dans l’escalier et m’arrache l’ongle du gros orteil: ce n’est pas demain que je vais “reflotter”…

PA200048Marie dépitée….

Luké, le même jour (jaloux?) s’écrase au sol avec le hamac en pleine sieste. Une chance, le sol est en bois, le hamac accroché assez bas. Il s’en sort avec un petit lumbago. Et surtout Jeanne n’était pas dessous. C’est le plus important!

DSCN1235Hamac farceur.

Barlovento c’est  l’ile qui a donné son  nom aux “Aves”: les oiseaux en Espagnol. Les fameux Boobies, Fous de Bassan à pattes rouges et bec bleu pâle. Superbes! D’un blanc majestueux, leur pattes rouge vif leur servent aussi bien à palmer quand ils plongent qu’à s’agripper aux branches des arbres.

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Une véritable colonie (de vacances?) est installée dans les palétuviers de la mangrove.  Chacun famille a son nid, à son étage, avec ses commodités.

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Ne pas déranger, s’il vous plait!!!!

Et dans les nids, bien que nous soyons en fin de saison, restent quelques retardataires. Je suis toujours émerveillée par ces bébés Boobies! Boules de duvet, tels de gros pompons hirsutes, émergeant des feuillages, et nanties d’un étonnant masque de Carnaval de Venise. comment ces boules peuvent-elles se transformer en quelques mois en ces jolis oiseau fins au long bec bleu ? Les bébés, cloués au nid, sont d’une curiosité étonnante et nous suivent du regard et du bec, se penchent vers nous, reculent pour faire le point, l’œil interrogateur. Les parents perchés plus haut dans les branchages s’agitent.

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On s’approche mais interdit de les toucher!

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Boobie gros planEt qu’est-ce qu’elle a ma tête?

Et les ados, reconnaissables à leur plumage d’un très chic gris perle, reculent de branche en branche, hésitant à s’envoler de peur de rater le décollage.  Quelques couples, outrés, nous regardent passer sous leur nid d’un air hautain. Luké rame pour que le moteur ne les effraie pas plus quand on s’approche….

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Ne réveillez pas un ado qui dort!

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Ou il s’envolera, l’œil courroucé…

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Jeune couple.

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Mauriiiiiiice!!!! Je te dis qu’il y a du monde!!!!

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Tu as raison, ma biche, ils s’approchent en loucedé!

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Drôles d’oiseaux au très vilain plumage… Reste derrière moi, on ne sait jamais….

Les palétuviers peuvent atteindre plus de 20m de haut. C’est une forêt inextricable remplie de cris et de chuchotements. Les racines plongent dans l’eau de la mangrove,  et offrent cette impression étrange de longer une île immergée, sans terre apparente, un peu irréelle.

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Là-bas, tout au fond… Belle de Lune.

En dehors des visites aux poissons tropicaux, visites amicales comme les miennes ou totalement inamicales comme celles des chasseurs, et aux Boobies, le temps est fortement occupé à une nouvelle activité dite de “Travail Manuel”: la fabrication sauvage de Rapalas. Des Rapalas de contrebande en fait. Entre le prix de ces appâts pour “poissons champions de natation toutes catégories” (puisqu’ils doivent les courser à nageoires rabattues en suivant le bateau qui navigue à une certaine allure), la difficulté pour en trouver dans le coin, et la perte conséquente, le poisson filant assez souvent le Rapala entre les dents, il a été décidé que les pêcheurs les fabriqueraient.

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Atelier de l’après-midi, occupation calme…

Le dernier soir, comme pour nous souhaiter bon voyage, la pleine lune s’est parée d’un halo immense, au centre duquel elle brille tel un œil géant au milieu d’un trou noir.

 

Las Aves de Sotavento

Après une dernière soirée avec la famille de “Jotaké”, nous partons pour la deuxième île des Avès. Dans notre souvenir, celle-là, c’était “l’île aux moustiques voraces”. Gloup. Les sprays “spécial génocide d’insectes volants” sont à portée de main. Un beau pagre de plus de 6kg (on a pensé à le peser!) s’accroche à la ligne électrifiée. Enfin, non, juste la ligne du moulinet électrique (Luké n’a pas encore eu l’idée d’électrifier ses lignes pour les rendre encore plus efficaces, mais ça ne saurait tarder). Car oui, le Capitaine s’est équipé d’un magnifique moulinet électrique. Beau matériel qui fait des envieux. Et bien utile pour remonter les gros bestiaux.

A l’arrivée une bonne surprise: pas d’attaque de moustiques. A la place, les Guardacostas, qui devaient attendre une arrivée avec impatience, fondent sur les voiliers dès l’ancre posée et les visitent l’un après l’autre. Ils sont chargés d’inspecter, s’assurer entre autres que nous ne sommes pas armés et nous laisser un … imprimé de plus attestant que nous sommes en règle! En réalité, les malheureux sont quasi abandonnés par leur administration, pour deux mois sur Sotavento, avec une barquette pour se déplacer, c’est dire qu’ils ne vont pas loin, et, nous espérons, des vivres! Ils s’ennuient à mourir et sont tout contents quand arrivent des voiliers ou des pêcheurs. Très souriants, très jeunes aussi (service militaire?), lis acceptent notre offre de café. Pendant que l’un remplit le formulaire attestant que nous n’avons pas de fusil (à la question “As-tu une arme?”, Luké a répondu “No!”. Et voilà), un collègue demande si nous avons une pharmacie. Tiens, c’est nouveau ça, inspection des pharmacies? Des fois qu'on aurait des drogues diverses? Pas du tout. une fois devant le placard, il demande si nous avons quelques chose contre le mal de tête car il a très mal à la tête! Une boîte d’Ibuprofène? Oui, oui. Et puis, est-ce que nous avons du Coca? Ah, non, désolés. Nous apprendrons par la suite que sur de chaque bateau, ils sont repartis avec des bières, du coca … et de l’Ibuprofène! On sait ce qu’on va trafiquer la prochaine fois: des médicaments contre le mal de tête. Cela semble une pathologie très répandue ici.

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Côté droit, plutôt déplumée,de l’île….

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Côté gauche aussi, en fait….

DSCN1296Le Village Gaulois à l’ancre.

Pas de boobies, pas de palétuviers. Une plage caillouteuse, un paysage aride agrémenté de trois palmiers déplumés mais et de très beaux fonds (à ce qu’on me dit!).

Luké , victime d’une sorte d’allergie au col et aux manches de sa combinaison de plongée –des rougeurs et des petits boutons- explore les fonds de Sotavento dans une tenue New Look très “vintage”.

DSCN1329N’est-il point?

Les pêcheurs ont construit un abris sur cette plage, ils restent souvent plusieurs jours dans le coin. Avec Francine et Christine, nous allons faire une petite visite car Luké a vu une petite chapelle tout à fait étonnante. La Vierge (del Vallee, je suppose?) est calfeutrée dans une sorte d’ancien four à pain, ou en tout cas quelques chose qui y ressemble, dans sa “niche” vitrée. Et gardée par Dupont et Dupond! Un pieux Tintinophile serait-il passé par là? L’effet est …saisissant!

DSCN1295Chapelle? Four à pain désaffecté? 

DSCN1290Chapelle! Avec Saint Dupont et Saint Dupond!

DSCN1294Et paparazzi.

DSCN1301Cueillette de Salicorne fraiche.

Les pêcheurs se précipitent pour nous aider à accoster, à repartir, à éviter les cordages flottants qu’ils tendent sur des mètres et des mètres pour ancrer leurs lanchas. Toujours aussi gentils et souriants. Bon, il faut préciser que nous sommes trois femmes dans un bateau…

Sotavento restera l’île où on a mangé le plus de barracuda! Jean est devenu LE spécialiste du barra et on en mange à toutes les sauces. Grillé sur Vardez, au four et au vin blanc sur Mothaline, et j’en passe… J’ai aussi tenté une nouvelle idée de pain cuit dans un panier en osier rond garni d’un torchon. Bon, le torchon est un peu roussi, le panier aussi. Mais le pain est superbe. Gonflé, souple, aéré… J’ai pris mon temps et le minuteur: trois pétrissage et trois levée d’une heure. Faut c’qui faut!

Comme on ne peut pas faire de réunion Tuppeware, Luké, Charly, Jean et Michel se retrouvent sur Belle de Lune –le seul bateau qui s’y prête- à une réunion “Les Géants du Bricolage”. Une spécialité locale. Dans la série “Demandez votre panne? Qui n’a pas sa panne?”, il y a ceux qui les ont, les pannes, et ceux qui ne les ont pas encore et qui viennent aider les autres. J’organise les équipes, disons que je les nomme et les surveille, appareil photo en mains. L’équipe 1 du matin  est constituée de Charly, assistant opératoire Michel (Luké a préparé la salle d’op’),  qui arrive avec son moteur Hors-bord malade.

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DSCN1277 Equipe Numéro 1 du matin: Charly et Michel

L’équipe numéro 2 s’occupe du guindeau, celui de Belle de Lune, qui tousse: Jean assisté de Luké à temps partiel. L’équipe numéro 2 s’attaque ensuite au radar. Jean est un fin connaisseur et nous lui avons proposé un échange: il nous remet le radar en état de marche et on lui donne notre BLU. Ah, ah, j’entends déjà : “Juste ciel, mais la “BLU” (prononcer Bé-éL-U) qu’est-ce donc?”. Un système de communication, une radio, ondes courtes, permettant de parler avec d’autres possesseurs de BLU, sur terre ou sur mer. Pas n’importe quand: il faut se donner des rendez-vous à heures fixes (en calculant les décalages horaires, c’est pas de la tarte), se promener sur les ondes pour trouver celle qui “passe” (le petit bruit caractéristique et connu genre Londres entre 1939 et 1945: piiiiou…couicouiouuuu…pioupiou….en crachotant) se relier à un central adéquat, c’est à dire le seul qu’on arrive à capter, qui peut être en Ecosse quand on est au Brésil, et en Australie quand on est au Sénégal. Ce grand mystère viendrait du fait que les ondes, elles font ce qu’elles veulent, et si elles veulent faire le tour de la terre pour aller vers la BLU du voisin ancré dans la baie d’à côté, elles le font. On n’y peut rien sauf tourner les boutons sans s’énerver, attendre, rater le rendez-vous, râler, refaire. J’exagère un peu mais à l’heure d’Internet c’est un tantinet pénible. Ceci dit, c’est mieux que rien, et une fois acheté, gratuit pour communiquer. Pendant notre traversée de l’Atlantique en 2006, nous étions bien contents de l’avoir et de pourvoir envoyer des mails via une association de gais navigateurs qui réceptionnait les messages et les envoyait aux adresses de la famille! Depuis, notre antenne a disparu dans un coup de vent et en racheter une neuve nous fait hésiter: un nouveau téléphone satellite avec envoi de SMS et mails vient de sortir à un prix abordable. Enfin, moins cher que les Irridiums et autres Globalsat… Jean a besoin de pièces pour sa propre BLU en panne: plus d’hésitation, l’affaire est conclue.

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DSCN1281Equipe numéro 2: Jean et Luké au guindeau.

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DSCN1287Dans les moments délicats, les équipes s’associent.

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Changement d’équipes l’après-midi. La numéro 1: Charly et Jean au radar…

La numéro 2: Michel remplace le film réfléchissant du radar, sui s’est rouillé, avec du papier aluminium. Il dessine un patron, coupe, colle…à voir si la panne vient de là!

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Michel et aussi le radar!

Une nouvelle équipe, numéro 3, a entrepris de plastifier des photos et une affichette. Les photos sont pour les pêcheurs que Luké a photographié ce matin sur la plage, et l’affiche pour Mothaline. Bien sûr la machine s’enraye, il faut la démonter et ça dure un bon moment.

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DSCN1319C’est l’histoire d’une plastifieuse qui ne voulait plus plastifier!

Jean passe de l’équipe numéro 1 à la numéro 4: remise du radar en haut du mât. Un travail délicat car il s’agit pour lui de se sangler sur un siège d’alpiniste, et à un autre de le hisser en haut du mât, puis de remettre le radar en place tout en serrant tendrement le mât entre ses cuisses pour se tenir, et sans lâcher les outils…. Hélas, la radar reste muet… Toute cette activité m’a épuisée. Je m’allonge un peu dans la “Cabine de Sieste”, à l’avant bâbord, celle qui a un hublot qui s’ouvre dans le sens du vent, un régal. Et me réveille deux heures après, tout est calme, les équipes ont réintégré leur pénates….Une journée bien remplie!

La nuit va l’être aussi. Un orage arrive, plus vite que l’éclair! Une pluie diluvienne s’abat sur la baie. Tiens, ça faisait longtemps que nous n’avions pas reçu une “dépression tropicale” sur la tête. Dans le genre dépression, la dépression tropicale n’a de dépression que le nom. Ou alors c’est une déprime survoltée. Le vent se lève brusquement, soufflant en bourrasques de plus de 40 nœuds par instant. 40 nœuds, à l’ancre, c’est pas mal: c’est là qu’on voit si on est bien ancré! Dans un fracas de haubans qui gigotent, de mâts qui craquent et de pluie qui claque sur la pont, Luké dort dans le carré, prêt à toute éventualité. En particulier à celle de démarrer les moteurs si l’ancre dérape!

Lundi 25 octobre

Le soleil timide se faufile entre deux nuages. Nuages épuisés qui ne lâchent plus une goutte de pluie, seul le vent est encore au rendez-vous. La dépression s’éloigne. C’est le moment de nettoyer le cockpit au jet, passer l’aspirateur à l’intérieur, faire une lessive! Demain, départ pour Bonaire, première des ABC, les fameuses Antilles Néerlandaises.

En levant les yeux, je retrouve Jean en haut du mât (si, si, pourtant on l’avait descendu hier soir!), têtu et bien décidé à ramener le radar à la raison. Pour l’instant,il résiste. Le radar. Mais Jean aussi.