vendredi 31 décembre 2010

NON ? SI !!!! EN CHOEUR: BONNE ANNEEEEEEEEEEEEE…. Le 31 décembre, minuit, normal quoi!

“Abusus non tollit usum”   (L'abus n'exclut pas l'usage )

Quand on mange des langoustes n’importe quand et à toutes occasions qui font les larrons, qu’est-ce qui nous reste comme plat exceptionnel pour un repas de Réveillon? Du confit de canard! De la réserve de Martinique. Ce sera un Réveillon en toute simplicité comme pour Noël. Sur Belle de Lune, bien sûr, toujours accueillante et confortable.

                                  DSCF5554 DSCF5559 DSCF5564

                                    Tout commence par….                                           et par….                                                      et oui….

Saumon fumé en entrée, conservé précieusement depuis Cartagena, un petit aïolli de Luké sur croutons (l’aïolli, pas Luké), pour le plaisir, pommes de terre grelots sautées dans la graisse du malheureux canard qui est sorti de sa boîte, et qui grille sur le barbecue, et haricots verts extra-fins plutôt pour moi: mon foie commence à tressauter rien qu’en voyant le confit et les petits grelots qui trempent… Luké nous sort une des dernières bouteilles de vin rouge de sa cave. Et j’ai préparé des petites mousses au chocolat extra-noir de Colombie, le chocolat qui dépote, et fait de petits biscuits secs. Après ça, on se sent mieux!

                           DSCF5592              DSCF5589              DSCF5596

                                                          DSCF5572                  DSCF5578

Bien sûr, toujours bien placée, à côté de Charly, devinez qui je vois?

Et c’est parti pour la soirée dansante! La foule se déchaine sur Belle de Lune, on a la musique dans la peau, et pas que la musique d’ailleurs!

DSCF5608 DSCF5609 DSCF5613 DSCF5637

                                                                                          Et on danse jusqu’au bout de la nuiiiiiiiit…

 

DSCF5618        DSCF5626        DSCF5627              DSCF5630

                  Et c’est parti pour une soirée de foooolie!                            Vas-y Lukééééé!!!!!!              ……..Et voilà! La tendinite du Champagne, c’est bien connu.

Mais ce n’est que passager! Bientôt minuit, on s’agite (un peu plus!)… Les spécialistes préparent le feu d’artifice traditionnel des bateaux: l'envoi de fusées de détresse périmées! Encore faut-il se rappeler comment ça fonctionne ce truc, diable, diable….

                                                            DSCN3798              DSCN3799

                                                                                                         Prêts? 6….5….4….3….2….1….

                                        DSCN3806      DSCN3810      DSCN3816

BONNE ANNEE 2011 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

De la part de la photographe aussi, derrière l’objectif donc pas sur la photo!

DSCF5606

vendredi 24 décembre 2010

FELIZ NAVIDAD !!! Le 24 décembre au soir, comme chaque année!

“Ti grenn ka fè gwo pyébwa.” (Les petites graines donnent de gros arbres.) Il ne faut pas se fier aux apparences. Proverbe Créole.

Finalement, les courses de Noël ont été faites en partie au petit supermarché de Manga, CARUFFA, à deux pas de la marina. Livrées par porteur spécial: des jeunes qui poussent le chariot jusqu’au ponton, moyennant quelques pesos. Pratique!

DSCF5337Ce soir, les hommes sont en cuisine (bon, pour Luké, c’est assez courant, il faut bien le dire!)

Au menu de ce soir: En apéritif, un guacamole fait par Clara et la Thonnade de Charly. En entrée, LE foie Gras en direct de Palavas (et qui attend sagement depuis Curaçao au frigo! Merci Mamy, merci Papy, il n’a pas fait un pli, le fois gras…). Saumon fumé de Patagonie –excellent- acheté au supermarché du coin. Plat de résistance (c’est nous qui n’allons pas résister!) : Filet de Bœuf de Margarita enveloppé de ses champignons de Paris et lové dans sa croute de pâte brisée. Les champignons, Charly s’en charge, l’assemblage aussi. Moi, j’ai fait la pâte et Luké s’occupe de la cuisson. Pour finir sur une note légère, le Gâteau Espina (qui était l’arrière grand-mère Catalane) de Clara (1/3 de farine, 1/3 d’huile d’olive, 1/3 de sucre, 1/3 de … bien typé Espagnol mais bien bon) accompagné de crème pâtissière et de crème Chantilly! Le tout arrosé de 4 bouteilles de Champagne Californien, dont on s’est vite habitué au petit goût sucré…

DSCF5309 Champ foie gras

DSCF5356DSCF5414

DSCF5334Et oui, pas de Père Noël sur Belle de Lune (et comment il arriverait le malheureux avec sa hotte? à la nage?) mais un joyeux Bonhomme de Neige, tout à fait couleur locale…

   Soirée tranquille, et petits cadeaux… J’ai cousu pour Luké une magnifique Jupe des Tonga, une jupe pour homme. Mieux qu’un paréo parce que moins de tissus à enrouler autour de la taille, j’avais choisi une cotonnade à petits trèfle dorés sur fond noir, très chic!

DSCF5376

Il a d’abord eu du mal à comprendre comment ça marchait…

DSCF5378Puis il a pensé à un tchador…

DSCF5381 

Donc je l’ai habillé et ça lui va à merveille, Luké est fait pour porter la jupe!

Pour Charly, qui aime tant son petit intérieur et qui est un véritable “Desperate Houseman” maniaco-ménager, une jolie nappe Antillaise et son sac à pain.

Et de la part de Luké, un super Rappala rouge et blanc , celui qui attrape tous les poissons qui passent.

DSCF5368 DSCF5364

Dans ma série couture, j’ai essayé un nouveau modèle de sac Japonais, le sac Furoshiki. A l’origine, il s’agit de l’ancien mode d’emballage des paquets, cadeaux, tout et n’importe quoi au Japon. Un système de pliage et de nœuds qui permettait d’envelopper et de transporter ses affaires dans des carrés de tissus. Cette mode revient dans le souci d’économiser les papiers d’emballage et plastiques divers et bien sûr, devient très fashion! Pour les sacs, la base est un grand carré de tissus genre foulard, avec des imprimés spéciaux et très chers là-bas. Ici, j’ai un joli petit lainage que j’ai bordé d’un galon de la cotonnade qui a servi pour la jupe des Tongas. Si le tissus est fin, on double les carrés et on a un sac réversible. Celui-ci aussi sera réversible mais aucun intérêt car l’envers est exactement comme l’endroit! Il y a plusieurs modes de pliages, et donc, plusieurs possibilités de sacs différents. Pour le moment, nous allons nous en tenir au pliage de base, avec 2 gros nœuds-nœuds et une anse.

DSCF5385Le sac tout préparé

DSCF5387 

 

DSCF5388 DSCF5389 Leçon de nœuds…

DSCF5392Et voilà, l’un avec sa jupe et l’autre avec son sac!

Surprise pour moi: Luké avait préparé son coup depuis un moment! Depuis Curaçao en fait où nous avons découvert la jupe “Keriza”, qui peut se transformer en un nombre impressionnant de robes, et de petits hauts, grâce à un ingénieux système de pliage des superpositions de volants originels. Oui, j’aime les choses transformables! Et dont on peut faire plusieurs à partir d’un seul! Pourquoi s’encombre de 25 robes si avec un modèle, on peut en la nouant de différentes façons en avoir plusieurs? Hein? Je vous le demande un  peu… Et ce n’est pas sans déplaire à tout homme qui voit là l’occasion d’offrir 25 robes d’un coup! Un exploit.

DSCF5402Oui, c’est bien la mauve que j’avais repérée! Après la courte dans les tons beige-chocolat (qui avait tapé dans l’œil de Luké, exposée en vitrine et qu’il m’avait offerte à mon corps défendant!), puis la longue dans les teintes rouge foncé-safran (pris à son piège: je suis tombée amoureuse du système, donc il m’en fallait une longue!), la mauve était la 3è que je n’avais pas osé acheter. Car il y a tellement d’imprimés que finalement…on se laisse tenter!

Charly et Clara nous ont offert …un superbe presse-fruits manuel et local! Un vieux rêve! Nous adorons cet engin qui nous rappelle tant de souvenirs du Venezuela d’il ya 15 ans, d’Haïti et qui est toujours d’actualité partout dans les rues de Colombie et d’ailleurs. On va s’en payer quelques tranches, de jus d’orange frais pressés!

DSCF5412Soit, il est volumineux, mais quel engin!

DSCF5351

DSCF5427

Jeanne a eu droit à quelques extras, bien sûr.

DSCF5350

JOYEUX NOEL !!!!

dimanche 19 décembre 2010

NOEL A CARTAGENE DE LAS INDIAS, du 19 au 25 décembre 2010.

“Si Caracas me dio vida, vosotros me disteis gloria” (Si Caracas m’a donné la vie, vous m’avez donné la gloire)

Citation de Simon Bolivar à propos de Cartagena.

DSCF5237 Lever de soleil sur Santa Marta

DSCF5246

 

Dimanche 19 décembre, traversée de l’embouchure de la Magdalena

Au petit jour, le 19 décembre, nous quittons la marina. Après la folie de la nuit, le calme est insondable… Malgré nos yeux en papillotes, il va falloir assurer: aujourd’hui nous passons l’embouchure de la Magdalena. Si le Cabo de la Vela est redouté pour ses tempêtes furieuses, mais franches, la Magdalena est nettement plus vicieuse. C’est le plus grand fleuve de Colombie qui se jette dans le golfe, au large de Baranquilla, avec tout ce qu’il peut transporter de plus dangereux pour un navire, comme des troncs d’arbres entre deux eaux par exemple. Et entre deux eaux boueuses, marronnasses, et bouillonnantes. Impossible de le rater, ce fleuve de boue dans la mer bleue, la seule parade est de passer le plus au large possible mais sans non plus rallonger le parcours de plusieurs heures. On se prépare doucement: petit déjeuner sur le pont, petit vent agréable, petite sieste matinale. Vers midi, une bonne salade et en avant… Au loin, nous commençons à entrevoir les remous brunâtres, et les vagues. Un effet surprenant, comme une autoroute surchargée de camions à pleine vitesse et qu’il faudrait négocier en évitant les collisions….

DSCF5162 On s’approche, on y va….…

DSCF5168

DSCF5169

Bon, on y est. Ce n’est pas une autoroute, plutôt un blender!

DSCF5180

Mojito suit bravement…

DSCF5181

Disparait brusquement…

DSCF5182

Et réapparait au creux des vagues…

DSCF5198

Le sommet de l’iceberg tropical: en dessous, des troncs sournois se  glissent, incognito.

DSCF5202

Enfin, on voit le bord de la Magdalena!

Luké a tenu la barre fermement, la Belle a cavalé le plus vite possible mais pas trop: vitesse réduite pour éviter les massifs de branchages flottants, les objets non identifiés etc. Mais pas trop réduite, la vitesse, car les vagues sont fortes et pas question de les prendre en travers! Bref, quelques montagnes russes plus loin…

DSCF5212Joli non?

Et nous ancrons à Punta Hermosa, peut-être pas aussi beau que son nom veut bien l’affirmer mais surtout très calme. Un petit lac difficile d’accès, qui plus est de nuit. L’arrivée à 19h dans un lieu sans lumière, avec des cartes électroniques fantaisistes (et oui… il y a parfois plus de 300m d’écart entre l’indication de la carte de MacSea et la réalité: 300m, ça peut faire mal si on est sur les rochers!) achève le Capitaine! Nous passons toujours en premier pour les ancrages tordus: vu notre faible tirant d’eau c’est moins risqué que pour Mojito. Mais la concentration est dure. Pas besoin de berceuse ce soir, d’ailleurs pour les berceuses, on a donné!

Lundi 20 décembre, et mardi, mercredi… : Cartagena de las Indias!

Départ aux aurores pour ne pas arriver de nuit à Cartagena! Et journée nettement moins agitée que la veille: de 6h à 16h, les moteurs tournent, il y a 12 nœuds de vent, Le Capitaine songe à nouveau sérieusement à acheter une péniche…

DSCF5157D’ailleurs, la moussette, épuisée par ce réveil matinal, a pris ses quartiers de repos dans les cordages, impossible de hisser la grand voile!

La première vision de Cartagena est plus que surprenante!

DSCF5251

DSCF5253

DSCF5263

On s’est trompés! On a filé sur Manhattan!!!!!

Ce magnifique quartier, El Laguito, flambant neuf est le “quartier rupin moderne”. Le coin “Hype” de Cartagena! L’influence Américaine sans doute. Il a poussé sur la langue de terre qui enserre la baie. Mais il faut avoir envie d’y habiter…Ou d’y vacancer car c’est le lieu des hôtels de luxe, des centres commerciaux détaxés et des boîtes de nuit huppées…

DSCF5269

Le comité d’accueil est à poste.

Nous entrons dans El Laguito, la baie qui a donné son nom au quartier, par la passe très particulière qui jadis la fermait totalement de ce côté: un mur construit sous l’eau, arrêtant tous les navires ennemis! La prospérité de Cartagena, construite quelques années après Santa Marta, grâce en particulier à son triste privilège, reçu du Roi d’Espagne, d’être “Comptoir d’esclavage” pour l’Amérique du Sud, faisait des envieux. Et les pirates (Français et Anglais…) attaquaient et pillaient à tour de bras. Contrariant. Le Roi fit construire des fortifications impressionnantes enserrant la ville, et ce mur sous-marin, fermant la baie et ne laissant qu’une seule issue bien plus difficile d’accès en contournant une ile plus au sud. Depuis que les seules invasions sont touristiques, une brèche a été creusée au milieu de la passe. Mais il ne faut pas la rater! Le mouillage se situe au fond de la baie, devant une ile (mais il faut le savoir!) appelée Manga, le quartier chic et bourgeois . Le port de commerce, derrière nous, grouille d’activité sous l’œil désolé d’une Vierge à l’enfant qui devait jadis regarder passer – avec le même air désolé?- galions et esclaves…

DSCF5299

DSCF5278

Paysage sur notre droite….

DSCF5283Point de vue à gauche, la marina est au pied des immeubles, et nous à l’ancre, juste devant.

DSCF5306

DSCF5502

Derrière nous, le port de commerce et devant, la base navale de l’armée!

Voilà, on est bien entourés!

Seulement, la question se pose: MAIS OU EST CARTAGENA DE INDIAS ?????? Ville classée Patrimoine de l’Humanité? En béton, l’humanité, pour le moment! Ils les cachées où les belles maisons coloniales et les ruelles pavées? Pas dans notre quartier visiblement. Nous avons ancré devant ce qui s’appelle pompeusement “Club Nautico”.

DSCF5493 

En fait, un ponton branlant en T, un mini bout de quai défoncé avec rien pour accrocher les annexes, et une sorte de ruine, genre construction à l’abandon devant, des poteaux en fer, un toit de bâches en plastique, quelques chaises et deux tables de cantine… Et une télé dans une tour en bois avec les fils qui s’envolent directement vers le poteau électrique!  Mouais….Essayons le “Club de Pesca”, un peu plus loin.

 DSCN3520Déjà, le comité d’accueil, c’est autre chose! Ils ont UN pélican par pieu, eux! C’est dire le prestige des lieux…. Propret, organisé, tout ce qu’il faut pour attacher les annexes, bien gardé. Mais réservé aux clients de la Marina. Pas de place de libre. Nous repartons l’oreille basse, au Club Nautico. Qui se révèle un endroit encore plus délabré que ce que nous supputions. L’ancien bâtiment de la marina a été, je suppose, détruit pour cause d’incompatibilité d’humeur avec un quelconque politique de la ville, et tout est en attente de l’autorisation de reconstruire quelque chose qui ressemble à un lieu d’accueil. Sans s’énerver visiblement, le provisoire a comme un petit air de définitif assez flagrant. Bref, il n’y a rien sauf un bureau dans un bungalow et… une connexion Internet! Youpee, c’est très bien finalement, ici! En attendant, le dirigeant est fort sympathique, la palissade qui sépare d’avec la rue est trouée d’une porte en contreplaqué vermoulu, loquet en ficelle, mais il n’y a pas moins de deux ou trois “gardes” –la compagnie du 3è âge, édentée mais souriante- assis sur des chaises qui taillent la bavette toute la journée, et la nuit, et ouvrent la porte à chaque passage. Le gérant ne garantit pas la surveillance des annexes…mieux vaut bien cadenasser, comme on peut, autour d’un des pylônes qui s’enfoncent dans l’eau par exemple, notre belle Goaz toute neuve! La sortie se fait par les anciennes douches dont il ne reste que le sol: le trottoir de la rue est pavé de carrelages rose bonbon. Je pense que le propriétaire de la marina avait copieusement empiété sur les trottoirs de la ville pour agrandir sa petite entreprise et que ça s’est vu!

DSCN3521

Première soirée à Cartagena! Restaurant! D’accord mais euh…où? Le temps qu’on s’interroge devant la porte… trois policiers harnachés façon cosmonautes de l’impossible, avec gilet pare-balles et fusils d’assaut, nous interpellent joyeusement pour nous indiquer où se trouve un restaurant, même qu’ils vont nous y conduire! Si c’est pas de la police de proximité, ça! Comme parmi les trois, il y a une charmante soldate, Luké fait la causette…Premier repas Cartaginois: Kebabs! Délicieux en plus. Mais je ne suis pas sûre que ce soit vraiment local, ça. Par contre, c’est apprécié car rempli de Cartaginois en sortie.

On a trouvé Cartagena!

DSCF5515C’est là-bas, de l’autre côté du pont, derrière les fortifications, bien sûr!

Dès le lendemain –et chaque fois qu’on pourra- nous allons écumer la vieille ville de Cartagena. A chaque fois, le même émerveillement et de nouvelles découvertes :des balcons, des rues, des pignons décoratifs. Vingt minutes de marche, un grand pont et nous y voilà…

Première rue, il faut prendre l”habitude tout de suite de vivre dangereusement : le nez en l’air! En poussant des “Ahhhh! Regarde cette façade!” et des “Ohhhh! la couleeeeeeeuuur!!!”…Et nous ne sommes pas encore dans le “Centro”, le centre historique classé mais dans le quartier de Getsemani.

DSCN3526

DSCN3527

Côté avenues bourgeoises….

DSCN3597DSCN3604

    Et côté ruelles populaires.

Le départ traditionnel pour la visite du centre historique, c’est la fameuse Puerta del Reloj, la Porte de l’Horloge, qui relie le quartier de Getsemani (autrefois séparé de la ville fortifiée par un pont) et le Centro. Nous sommes dans les fortifications de Cartagena. Une vaste place s’ouvre, après le passage sous l’arcade de la Puerta del Reloj, au passé peu reluisant: sur la Plaza del Coches se tenait le rituel marché aux esclaves destinés aux nouvelles colonies de l’époque, Pérou, Equateur et Venezuela.

DSCN3621

Plaza del Coches, statue de Pedro de Heredia, fondateur de la ville.

DSCN3620 

Je préfère nettement aller flairer du côté du “Portal de los Dulces”, en fait une sorte de petit marché croquignolet de bonbons artisanaux en tous genres, qui se tient sous les arcades.

DSCN3563

DSCN3567

Dans chaque bocal, des sucreries. Sachant que le sucre est aussi indispensable à la vie des Colombiens que l’air qu’ils respirent, le marché est florissant, les bocaux harmonieusement disposés, et remplis de bonbons cocos, goyave, biscuits à la cannelle, au gingembre et à tout ce qui est possible avec du sucre. J’achète un petit Jésus potelé en “sucre à coco” qui fond sur la langue mais … “légèrement” écœurant. A déguster sur plusieurs jours!

DSCN3559Pour les gourmands, le bâtiment au-dessus du Portal del Dulces est à louer!

Et à partir de la Plaza del Coches, dès les premières rues du Centro Historico, nous ne marchons plus les yeux en l’air mais carrément en lévitation, à l’horizontale. La voilà, la Cartagena de las Indias tant imaginée. Le fantasme n’était pas à la hauteur de la réalité. Chaque façade, chaque balcon, chaque porte est une œuvre d’art et un témoignage de la vie opulente et festive de la ville jadis. Riche, oui, mais avec joie! Explosion de couleurs, de décorations, d’encorbellements, de balcons sculptés… Et parfois, au détour d’une porte ouverte, vue sur un jardin ou une cour intérieure qui nous dit que le meilleur est caché, là, derrière ces murs. Rappelant le principe d’architecture Arabe –rien ne se voit, tout se devine: les plus beaux Ryads se trouvent derrière des murs austères et des portes imposantes- que les Espagnols avaient du adopter. Une petite porte peut cacher un magnifique patio. Mais contrairement aux Arabes, les Espagnols aiment la vie de la rue et les balcons s’agrippent sur chaque façade, surplombant l’agitation permanente des ces ruelles à présent commerçantes. Allons-y!

DSCN3599Entrez dans le Centro Historico!

DSCN3571

DSCN3572

DSCN3574

DSCN3575

DSCN3576

DSCN3578

Historico et très touristico….mais si bô!

DSCN3579 

On continue?

DSCN3573

DSCN3600 

Rue des Sept Enfants, nous croisons la boutique Benetton, Dolce et son inséparable Gabbana et j’en passe, ça gâche un peu le film de cape et d’épée…

 DSCN3583

DSCN3645

Maison jaune centre

La nuit tombe. Les ruelles éclairées par des lampes de fiacres retrouvent calme et tranquillité. Quelques touristes –nous!- persistent  encore à arpenter le pavé, le nez en l’air. Les façades ont pris de belles couleurs chaudes mais notre estomac tiraille. Cap sur le restaurant Argentin que Charly a repéré la veille. Après un apéro sur une jolie Plaza –véritable arnaque à touristes, pléonasme je sais, mais la bière à 5500 Pesos, presque 2 euros, on l’a encore en travers de la gorge!- nous nous attablons pour une grillade de derrière les fagots, arrosée d’un petit rouge Argentin pas mauvais. Et Luké en profite pour m’offrir le bracelet “Semainier” (j’adore les bracelets de ce genre) qu’il a âprement marchandé alors que je musardais le nez au vent….

DSCN3654

En s’éloignant un peu du Centro “boutiques à touristes”, le quartier est peut-être moins rénové mais nettement plus authentique. Habité par d’autres que les enfants d’Yves Saint Laurent (je sais, ça ce n’est pas politiquement correct mais je n’ai pas pu résister).

DSCN3622

DSCN3623

Et là, pas de boutique Dior mais une boulangerie, j’ai encore l’odeur suave des petits “pans dulce” -petits pains doux sucré, tout chauds sortis du four- au coin de la narine… un délice quoi!

 DSCN3530

Au détour d’une rue en piteux état, je m’arrête intriguée devant cette affiche. 

DSCN3602

Tragédie en vue! DANGER!

Une mise en garde contre un ennemi tapi dans ce mur en ruine: ce sont les pierres branlantes de cette ruine qui se tient tant bien que mal dans un angle de rue. Pierres que l’on peut recevoir sans sommation sur la tête si on passe au mauvais moment.

DSCN3603En effet, ça craint…  

 

Cartagena de los edificios

Après les rues, un coup d’œil aux édifices officiels, imposants, colorés souvent, publics ou privés:

DSCN3630

L’Eglise Santo Domingo, la plus ancienne de la ville.

DSCN3628La Cathédrale son dôme de style Florentin!

DSCN3625

DSCN3627

Vu de biais, par en dessous et sur le côté, tordu quoi.

DSCN3531

DSCN3532

DSCN3533

Et le Théâtre, qui a sérieusement besoin d’un repomponnage….

DSCN3556

L’Edifice Yabrudy; appartement à vendre!

DSCN3635

DSCN3637

Devant l’église Santo Domingo, une magnifique et opulente beauté sculptée par le célèbre artiste Colombien, Fernando Botero.

DSCF5477

Le Fort San Felipe, qui domine la ville.

DSCN3666

Le Fort vu des remparts

 

            DSCN3669                                                                Et nous!                                              DSCN3668

 

Cartagena de los Calles

Je ne dirais pas que j’ai gardé le meilleur pour la fin, il n’y a pas de mieux ou moins bien dans cette ville extraordinaire, mais disons, le plus sympa! La rue, les chalands, les petits métiers,  les “nouveaux métiers”, les découvertes gastronomiques de même que les mystères culinaires! Nous avons férocement arpenté les rues, ruelles, venelles, souks colombiens, marchés en tous genres.

Une explosion de couleurs, de bruits, de cris divers (ici, on ne se parle pas, on s’interpelle d’un coin de la place à un autre), d’odeurs de pâtisseries et de friture. Une concentration extrême de personnes dans des lieux relativement étroits: les trottoirs. Utilisés principalement pour le commerce ambulant, il ne faut y compter pour se déplacer rapidement. C’est fou le nombre de voiturettes à friture qui peuvent tenir sur quelques mètres carrés. A croire que toute la ville ne se nourrit que sur les trottoirs. Et boit de même, debout en vitesse. Commençons par notre préféré…

Manger..manger….boire… gastronomie de “los calles”

DSCF5487Le grand verre de jus d’orage pressé à la demande. THE mejor des boissons (oulah, d’enthousiasme le jus me monte à  la tête)

Et à 2000 pesos le verre (60 centimes d’euro), on s’en est gavé… Une honte. La gastronomie de la rue est en majorité à base de friture. Et de fritures “toutenpate” , que ce soit des beignets farcis, ou des galettes plus ou moins farcies elles aussi. On s’en serait douté! Mais de nombreux vendeurs proposent des fruits frais découpés, et les boulangeries débordent de gâteaux, brioches, pains plus ou moins sucrés. A des prix plus que compétitifs pour les Européens que nous sommes, il est facile de se laisser aller à tout goûter. Et bien, c’est ce qu’on a fait! Et sans retenue aucune…

Passons donc aux choses sérieuses. Une boulangerie nous tend les bras, belle vitrine, gâteaux multicolores, bonne odeur, Luké salive.

DSCN3535Il paraitrait que “La Mejor” c’est elle!

On s’installe! Au menu, le choix se porte sur du poulet frit (ben oui, dans les boulangeries aussi!) accompagné d’un paquet mystère et pour moi d’un Pan Dulce géant. Le poulet est servi avec un gant en plastique pour que le consommateur puisse déguster sa patte enrobée de gras sans se salir les doigts! Et le paquet mystère….

DSCN3537

DSCN3541  Une pâte de maïs cuite à la vapeur

Intéressant mais pas très gouteux, je dois le reconnaitre! Le poulet par contre ne fait pas un pli. Il est frit dans une chapelure de maïs, bien croustillant et bien gras, Luké s’en pourlèche le gant en plastique!

DSCN3582

Au premier plan, le grill pour les Arepas de Queso, spécialité locale: des galettes de maïs au fromage pays, le Queso Blanco: un fromage à pâte semi-molle, avec des trous-trous, sans trop de goût et plutôt salé. Cuit, c’est très bon, et on en met un peu partout. Cru, j’aime mais je suis la seule! (Avec Jeanne…). Les Arepas de Queso, ça tient au corps. Plus loin, pour se rafraichir avec plus de légèreté, des morceaux de fruits, pastèques et mangues chez El Pacheco, servies dans de grands verres en plastique.

DSCN3584El Titany découpe ses fruits, ganté de plastique lui aussi….

DSCN3586 

On ne résiste pas aux jus d’orange…

DSCN3534

Pour rassurer les “gringos”, Coca est là, mais il font aussi des jus de fruits!

DSCN3609

Ce monsieur fait des chips de bananes et de “patatas”, vendus en petits cornets.

DSCN3699

Irrésistible aussi: vous voyez ces long beignets?

DSCN3698

Ils sont fait avec une sorte de pâte à pain à base de farine de maïs, on glisse des morceaux de queso blanco, on roule, on frit…Un délice du diable.

DSCN3685

Et ce sont des “Deditos de Queso” : A manger tel quel ou avec sauce piquante.

Un matin, on n’a pas pu se retenir, et on en a mangé trois chacun de ces énormes  “Doigts de fromage”… Pas étonnant qu’au bout de quelques jours, on se sente un peu lourds.

DSCN3592

Arepa de Huevo

Et pour finir en beauté: LA spécialité de Cartagena, la Arepa de Huevo, un chausson de pâte de maïs (surprenant non?) farci d’un œuf cru et jeté dans une bassine de friture (encore plus étonnant!). A côté des bols avec diverses sauces, piquantes, au fromage, à l’ail… dont on peut arroser de cuillerées abondantes et à volonté son arepa . Histoire d’achever le consommateur! Mais Luké a une capacité de résistance à ce type d’agression... Inouï!

DSCN3593

La petite dame nous explique avec plaisir tout ce qu’elle prépare, comment, etc.

DSCN3595   Sa pâte est dans la bassine, et elle façonne et frit à la demande.

 

Les marchés de Cartagena

DSCN3697

Il n’y a bien sûr, pas un mais DES marchés. Toutes tailles, toutes formes, toutes ventes! On vend de tout, partout, n’importe où… Du marché installé sur une place, avec tables, cabanes, allées, à arpenter en tout sens, et qui propose aussi bien des citrons que des baskets, au marché spécialisé le long de certaines rues, comme le marché aux poissons, en passant par les “charrettes sauvages”, vendeurs de fruits et légumes posés n’importe où.

DSCN3542Marché de coin de rue

DSCF5485

L’occasion de faire ses emplettes.

DSCN3545

Charrette de milieu de rue (piétonne!)

DSCN3581

DSCN3618

Marché de bord de trottoir, rue non piétonne…

DSCN3695

DSCN3696

Marché aux poissons

DSCN3546

L’étonnant “Marché des montres”, réparations et ventes d’occasion!

DSCN3548

Qui est aussi le marché pour réparer les bijoux

DSCN3547

Dans chaque cabane, un pro.

Et un pro avec des doigts d’or: on les a longuement regardé opérer à cœur ouvert des téléphones portables, des calculettes, des montres et j’en passe, avec un tournevis et une pince. Au feeling, ils y vont. Je ne sais pas si ça marche à tous les coups, mais c’est impressionnant!

Il y a quand même des commerces –et même beaucoup de commerces- le long des rues! Qui vendent eux aussi de tout, de tout, de tout… Des quincailleries aguicheuses qui font de l’œil à Luké en particulier et où il va dénicher des trucs pas possibles. Quoi, il n’y a que lui qui le sait, mais plein de petites choses indispensables et oubliées de nos commerces “modernes”….

DSCN3701 Ah!!! une “Ferreteria”…

Et puis il y a le “Centro Commercial Getsemani”: un dédale de galeries intérieures, chacune avec aussi sa spécialité. La galeries des vendeurs de parapluie, la galerie des vendeurs de bijoux fantaisies etc.

DSCN3550La galerie des opticiens: un comptoir de 3 mètres carrés chacun, une vitrine et ils font toutes les lunettes qu’on veut!

Dans notre série “Les petits métiers qui se portent bien”, il ne faut pas oublier les vendeurs de tickets de tombola. Au moins un à chaque coin de rue. Bien équipés.  Il y a eu visiblement une rénovation et une adaptation à l’époque, en ce qui concerne ce boulot:

DSCN3555

DSCN3587

Et oui! Ils sont tous munis du terminal pour Cartes Bancaires! 

Visiblement, la Loterie est une manne céleste en Colombie! Mais il y a plus surprenant. Dans notre série '” Les petits métiers qui montent”, ou comment s’adapter à un monde moderne quand on n’a pas toujours les moyens, il y a les fameuses “Cabines téléphoniques ambulantes”, les “Llamadas”. Alors là, c’est le pompon. A Cartagena, la population doit passer à peu près un bon tiers de la journée à téléphoner. Debout dans la rue, ou si le vendeur de “Minutos” a prévu, assis sur une chaise en plastique. Marketing…. Si on ne croise pas les gens marchant dans la rue, leur portable collé à l’oreille, on les voit autour des centaines de “Llamadas”, qui parfois se succèdent le long d’un trottoir. Llamada, c’est un appel. Une ou deux chaises et un nombre de téléphones variable, selon l’investissement de départ du petit entrepreneur –entrepreneuse, c’est un métier exclusivement féminin- tous reliés avec une ficelle à la tablette, et un panneau annonçant le prix. Selon les quartiers, ça va de 99 centimes à 200 pesos l’appel.

DSCN3551

DSCN3554

Tel rue2DSCF5486

La voisine de notre marchand de jus n’est pas sûre de ses prix…

 

Quartier Getsemani

Le dernier jour, nous décidons de varier un peu et de se promener dans un quartier de la ville populaire et agité! En pleine ville, le long du fleuve, un homme pêche à l’épervier de petits poissons, il en ramène un ou deux à chaque lancer. Dommage que mon appareil ne soit pas plus perfectionné, son geste était d’une beauté et d’une élégance, une vraie danse!

DSCN3681

DSCN3682

DSCF5476

A l’entrée du quartier, nous sommes accueillis par une Indienne, sûrement une des malheureuses qui ont eu la bonne idée d’offrir des cadeaux aux envahisseurs Espagnols…

DSCF5483

Ce n’est pas Pocahontas, mais ça pourrait!

 

La grande avenue de Getsemani nous ramène vers le Centro. Un flot de voitures et de bus passe au galop. Après les rues souvent piétonnes du quartier historique, on n’a plus l’habitude.

DSCN3694Photo artistique visant à rendre l’impression de vitesse des véhicules, bon, je fais ce que je peux avec mon p’tit appareil!

Donc, nous obliquons rapidement vers de petites rues moins animées question voitures et nous ne sommes pas déçus. Le temps semble s’être arrêté dans le quartier des garagistes. Les ateliers se succèdent, réparations mécaniques, tôle, pneus… Même les véhicules anciens ont des pneus qui crèvent, alors…

 DSCF5480Véhicule de livraison “Une Mule”, modèle euh… ancien.

DSCF5482

Modèle “Un Ane”, c’est l’heure du picotin, préparé par le patron. Je ne peux pas m’empêcher de lui gratouiller ses douces oreilles.

DSCN3662

DSCN3674

Ce n’est plus la Cartagena touristique, mais les habitants ne se laissent pas aller, ils décorent, animent avec ce qu’ils ont…

DSCN3659

DSCN3660 

DSCN3665

Crèche sur l”herbe, au pied des remparts, sapin de Noël décoré de vieux CD, et arbre “animé” aux couleurs du pays!

 

Jamas sin mi cargador! Jamais sans mon chargeur!

Un épisode haletant des Aventures de Lukas El Francès!

Il est hélas temps de partir… Mais nous ne pouvons pas quitter Cartagena sans avoir récupéré le fameux chargeur 220V et le reste, laissés entre les mains d’Enrique à Santa Marta. Jonnhy doit nous les apporter à la marina dès qu’il arrive. Le 22, pas de nouvelles. Le 23, Luké l’appelle. Pas de problème, il vient à 15h. Personne. Luké rappelle (d’un des nombreux Llamadas du quartier, c’est bien pratique en fin de compte ces vendeurs de “minutos”!): RV à 17h. Pas de Johnny. La moutarde commence à lui monter à la moustache, au Luké. Le 24, nouveau RV à 17h. toujours personne. En plus, pour l’achever, nous avons été le matin… à Carrefour! Et bien, les Carrefours à l’étranger, en tout cas en Colombie, c’est pire qu’en France. Nous ne sommes plus habitués à ces immenses centres commerciaux glacés – le froid polaire est de bon ton dans les lieux chics- et bruyants, nous sommes assourdis par la musique et les appels incessants pour les promotions mirobolantes de Noël. Un tourbillon de boutiques hors de prix, et un supermarché de même, d’ailleurs. Trois p’tits tours et puis 's’en vont, on rentre ventre à terre et on s’offre même un “Pousse-pousse”! Plus vite on s’en va, mieux c’est. Et vu les nids d’autruches qui parsèment les rues du quartier, la trajet est impressionnant! Le 25, Luké appellera 4 fois Johnny qui ne répond plus, et Enrique qui ne répond jamais. Alors, là, ce n’est plus de la moutarde, c’est du piment Bonda Man Jak, le pire des Antilles, qui lui emplit les narines et il souffle des naseaux, furieux. C’est qu’il ne faut pas chatouiller le Taureau (mâtiné de Tigre Chinois) trop longtemps. La décision est vite prise. Demain c’est la Saint Enrique: Luké prend le bus et part chercher son chargeur à Santa Marta. Car à n’en pas douter, tout est encore là-bas. Il n’a pas eu le temps de réparer, ou pas trouvé les pièces ou pas pu. Johnny la joue anguille et disparait. Et tout le monde s’attend à ce qu’on laisse tomber et qu’on parte. C’est mal connaitre l’Aveyronnais si  bien surnommé “Blaireau” dans son enfance. Si pour certains, leur devise est “Je flotte mais ne coule jamais”, pour Luké ce serait plutôt “Je mords et ne lâche jamais”. Enrique a du soucis à se faire. Entre la déception concernant le jeune Johnny, que nous avons gâté et en qui nous avons eu confiance, et la colère de cette tentative d’entourloupage avérée et éhontée, ça va fumer. Il va y a voir de la chair fraiche collée au mur, comme on disait quand j’étais petite… Sur Internet, je trouve à peu près la gare des bus, et des horaires: il y a un départ vers 6h le matin. Et un retour dans l’après-midi. A 4h du matin, le Taureau est sur l’ordinateur. Il a écrit en Espagnol toute l’histoire pour ne pas s’emmêler les pinceaux dans une langue étrangère dont nous n’avons pas encore vraiment saisi toutes les nuances (loin de là!). Donc, il explique en détails: Jonnhy et Enrique qui travaillent dans la marina et se présentent comme cautionnés par elle, les réparations, ce qui est déjà payé et ce qui reste, et les appareils à récupérer. Muni de son petit ordinateur et de ses dossiers, il file à 5h. Furieux mais toujours très organisé! Sauf en ce qui concerne le bus, nous avons tout bonnement oublié qu’un bus longue distance (3h de route) est considéré ici comme un lieu “très chic” et que la température se doit d’y stagner entre moins 5° et moins 15°, selon le chauffeur. Donc, il arrive congelé à Santa Marta, ce qui n’améliore pas son humeur. Parfait. Vers 14h, je reçois un court mail: il a tout récupéré et sera là vers 19h. En fait, il va pouvoir attraper un bus plus tôt et arrive vers 17h. Epuisé mais … avec tous les appareils et l’argent restitué. Comment? Au cours d’un “Règlement de compte à OK Coral” épique. Dès l’arrivée, Luké file chez Enrique, tape, appelle: son fils répond que le Papa,il est à la marina. Très bien ,direction la Marina. Le manager est absent. Et le garde, nouveau, ne le connaissant  pas et faisant bien son boulot, refuse de le laisser entrer pour aller voir si Enrique est sur le yacht dont il a la garde. Ah…ah… ce garde ne sait pas à qui il a affaire… Mugissant à plein poumons, moulinant des bras et tapant des sabots, Luké rugit (ben oui, c’est un croisement de taureau et de tigre, ne l’oublions pas) à tel point que les militaires se pointent à l’entrée. Miracle, et bénissons son sens de l’hospitalité, il y a le jeune militaire auquel il apportait un petit café bien chaud le matin! Qui le reconnait et le fait entrer. Luké explique le pourquoi de cette apparition sauvage d’un Français en furie. Les militaires vont chercher Enrique qui est sur le yacht, suivi du propriétaire du yacht, son patron donc, présent ce dimanche. Et très intéressé par cette histoire. Luké lui tend la feuille où il a tout consigné, expliqué, noté. Le patron d’Enrique fronce les sourcils. Visiblement, ça ne lui plait pas que son capitaine cherche à gruger quelqu’un. Les appareils devaient être amenés à Cartagena? demande-t-il. Et oui. Et ils sont toujours ici? Et oui… Enrique cherche à biaiser et après s’être approché avec de grands “Ola, amigo!”, refoulés d’un geste auguste et rageur par son ex-amigo, il avale et insiste pour emmener le Français Vociférant chez lui. Que nenni. Tout doit se passer avec témoins! Cerise sur le chargeur, le “délégué manager” (sous-directeur?) de la Marina arrive. Et à droit à un exemplaire du dossier à charge, lui aussi. Quand je disais que ça allait être la fête à Enrique…. Finalement, Enrique va chercher tous les appareils et l’argent à rendre. Il a la mine longue et l’oreille basse. Mais ça lui apprendra à chercher à rouler un Français, de Millau qui plus est. Son patron ajoute qu’il va le surveiller dorénavant, après tout, si il a essayé avec Luké… Bref, une histoire qui se termine honteusement pour ce couillon d’Enrique –auquel une partie du prix du bus a été facturée- et bien pour nous. Luké arrive au cata épuisé mais content. Soirée sur Belle de Lune avec Mojito pour raconter “Du rififi à Santa Marta”!

Je prépare les fameux “Tamales” (un Tamal, des Tamales!), spécialité colombienne de Noël : une farce de poulet, oeuf, maïs, pommes de terres épicée au curry et  curcuma, cuite à la vapeur dans une feuille de bananier, le tout en forme de petit sac carré ou de bourse. Au Venezuela, on les appelle des “Ajacas” ou “Allacas”, je ne sais plus. Les Indiens en auraient offert aux Espagnols en signe de bienvenue, à leur arrivée sur le continent. Si ils avaient su, ils les auraient arrosés de curare…On les sert avec une sauce, pour nous ce sera tomate épicées plutôt hot!

Les Tamales que j’ai acheté sont en forme de bourse, il suffit de les réchauffer à la vapeur et de déguster. Pas mauvais du tout, un peu bourratif (bon, comme souvent….) mais goûteux. Ah, une précision: la feuille de bananier, elle ne se mange pas!

DSCF5470 DSCF5473 DSCF5475 Et ça tient au corps, l’engin!

Côté “expériences culinaires un jour, kamikase de la bouffe toujours!”, après les Tamales, nous (je dis nous mais Luké est plus dans le rôle du cobaye que du décideur souvent…),donc “j’ai” acheté une brioche farcie de compote de goyave, un véritable délice. Et le yaourt local, arome fraise pour Luké (enfin, rose quoi) et nature pour moi, qui se vend dans des poches en plastique . Comme beaucoup de produits frais genre crème, lait etc. Bien sûr, il y a aussi des yaourts importés des US et du lait de Nouvelle Zélande, mais l’intérêt c’est de goûter ce qu’on en connait pas, et de manger comme les gens du pays, n’est-ce pas? Pour le yaourt, Luké n’est pas emballé emballé, verdict: “ça se mange”.

DSCF5489 Le pain local, à droite sur la photo, appelé “campesino” –campagnard, mais rien à voir avec notre idée du pain de campagne-  brioché et légèrement sucré, est bien meilleur que les soi-disant “baguettes Françaises” qui ont été inventées sur le modèle du Canada Dry: ça a la forme de la baguette, ça a la couleur de la baguette, mais c’est du caoutchouc. 

Par contre pour les mangues, ovation générale. Moi qui n’était pas très forte dans la mangue, là, chapeau!

DSCF5534

C’est au court de ces dernières courses à CARUFFA, le petit supermarché du quartier (un mini-Carrouf?) que se jouera le drame! Charly a déposé son porte-feuille dans la sac cabas de Clara, à large ouverture, et un indélicat y a glissé la main. Main qui est ressortie avec le porte-feuille, les dollars et la Carte Bancaire. Nous continuerons donc le voyage avec une carte bancaire –celle de Luké!- pour les deux bateaux. Charly est dans tous ses états, car il ne pourra pas se faire envoyer d’autre carte avant le Panama…

Le 28 décembre au matin, nous quittons Cartagena. Avec un petit pincement au cœur… Nous allons vers l’Archipel de Rosario, devant Isla Grande où nous pourrons nous baigner, ce qui nous manque depuis un moment !

 

DSCN3610