mardi 26 avril 2011

MONKEY LODGE, DES SINGES EN HIVER ! Panama, le 26 avril 2011

 

“Avaro omnia desunt, inopi pauca, sapienti nihil” …  À l'avare, tout manque, au pauvre, peu, au sage, rien … (Proverbe Latin)

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En hiver comme en été, le Monkey Lodge est un petit paradis pour les singes. Et les chiens. Eve et Yann du voilier “Le Yes” y vont régulièrement respirer une bouffée de vert, et nous ont tant vanté la gentillesse des propriétaires, l’espièglerie des guenons, et le calme des lieux que, avec Martine, Christian et le jeune et frétillant Gatun, nous décidons d’aller y passer deux jours et une nuit. Jeanne y compris bien sûr ! Ce sera le cadeau d’anniversaire de Mamy et Papy –mes parents- à Luké … Il a besoin d’un peu d’air frais, oui, oui, oui, et j’ai pensé que ce petit coin de forêt serait parfait pour décompresser après le passage du canal ! Bon, c’est surtout parce qu’il y a des singes et que je lorgne le prospectus depuis notre arrivée à Portobelo, mais ça, il ne faut pas le lui dire. Il croit que c’est uniquement pour lui….

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Lily, le bébé singe-araignée, ne pense qu’à jouer. Dès que nous arrivons, elle vient se présenter à Jeanne et Gatun, accompagnée de son garde du corps personnel, des fois que les nouveaux arrivants ne soient pas sympas. Proposition immédiate : on joue ???? Gatun est d’accord mais Martine préfère le garder attaché, il n’est devenu le “fils” de la maison que depuis hier ! Lily fait la “ploum” et c’est Jeanne qui s’y colle….

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Attrape-moi si tu peux! 

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Et c’est parti pour un moment de folie, courses poursuite, dans un sens, dans l’autre … Seule Lola, la maman adoptive de Lily ne s’approche pas. Lola a été achetée, comme Lily et Papaye, la guenon Capucin, a des Indiens qui les capturent en forêt et ensuite, les attachent devant chez eux. Chacune est une rescapée qui a retrouvé une liberté totale –pas de barrière autour du jardin- dont elles ne profitent pas car leur vie est hélas uniquement assujettie aux humains. La chance pour elles: elles sont tombés sur des humains exceptionnels qui aiment et respectent les animaux autant que faire se peut dans ce contexte.

 

                                   Monkey lodge piscine          P1000431               Luke et Papaye

Pendant que les enfants s’amusent, Papaye, elle, passe aux choses sérieuses: épouillage et papouillage sont ses raisons d’être ! Et tout le monde va y passer… sauf Jeanne qui refuse absolument tout soin de beauté et de bien-être. Une rustique, la Jeanne. Bon, rien sur Luké , elle est un peu déçue mais va se rattraper sur Gatun. Ah, ah… là, il y a du boulot et du poil !

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Gatun, qui est du bois dont on fait les flutes, se laisse faire semble-t-il avec plaisir. Si Jeanne s’entend mieux avec Lily, Papaye retrouve un instinct maternel avec Gatun, et va le tripoter pendant un long moment. Son visage aux traits presque humains, ses yeux expressifs et ses petites mains douces impressionnent au premier abord. Ce n’est plus un animal sauvage, ce n’est pas un humain mais … il y a de la curiosité, de la tendresse dans ce regard. Il peut aussi y avoir de la peur et un bon coup de dent si elle panique. Alors, pas de gestes inconsidérés ! L’épouillage, qui n’est pas pratiqué uniquement pour enlever les poux, est un rite social et une activité entre singes de bonne compagnie. Nous sommes donc visiblement accepté au sein de la communauté !

P1000477Tenue de soirée pour Martine, Christian et moin mèm’

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             Grappe de noix de palmier à huile.                 Notre “cabana” au fond du jardin.                              La maison d’hôte

Nuit au frais, vent dans les branches de sassafras… Euh, non, on se calme: nuit au frais, vent dans les cocotiers… Et petit déjeuner de rêve… en cage !

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Chez Sabrina, la décision a été vite prise : hors de question de mettre les singes en cage, ils ne les ont pas sortis de la captivité pour les enfermer. Alors ? Et bien, ce seront les humains qui seront en cage. La salle à manger est entourée de grilles, les “filles” n’ont pas le droit d’y entrer quand on mange ou quand elles sont seules, ce sont les reines des bêtises en tout genre et saccagent un peu tout pour rigoler. Leur sens comique n’est pas le même que le notre. Le soir, quand nous avons mangé sur la terrasse, j’ai demandé où étaient Lola, Lily et Papaye : au lit ! Au lit ? Dans une cage ? “Non, dans notre chambre”. Pas malheureuses, les petites guenons…

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Après le déjeuner, dernière séance épouillage. Papaye fait ça à fond, et j’apprends avec plaisir que je n’ai ni poux ni puces.

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Luké non plus, ouf ! Lily arrive alors au saut de course –le singe araignée ne connait pas le pas de course- pour jouer et s’entortille d’aise autour de sa tête. Drôle d’impression que de se retrouver agrippé par quatre mains et une longue queue musclée !

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Papaye me susurre à l’oreille qu’elle aussi, elle aime bien se faire épouiller. Qu’à cela ne tienne, on y va ! Lily tente une diversion mais je me dois de travailler sérieusement, il en va de l’entente cordiale qui s’est établie entre Papaye et nous !

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Alors elle se jette sur Gatun comme un poulpe velu et la partie de rigolade repart … pour finir au jardin: “Allez les copines, venez !”

 

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Papaye la sérieuse et Lily la joueuse.

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Et le garde du corps de ces demoiselles.

lundi 25 avril 2011

UN ANCRAGE SUR LE PACIFIQUE, Las Brisas de Amador, Panama le 25 avril 2011

“Un cynique est une personne cherchant un honnête homme avec une lanterne volée” … (Edgar A.Shoaff)

DSCN5501 Nous voilà installés devant la Marina “Las Brisas de Amador”, marina municipale, gratuite, avec un ponton pour les annexes et tout le confort municipal: c’est à dire, rien. En général, qui dit municipal ici, dit chèques disparus, argent volatilisé et projets en berne. Las Brisas de Amador n’a pas du y échapper car elle est en semi-construction/semi-ruine. Pour le moment, il y a eu juste assez de financement pour les panneaux de l’entrée. Mais un ponton est à disposition, avec des gardes car c’est aussi le ponton du ferry des iles de Las Perlas). Et si on n’est pas contents, on peut toujours aller à la Marina Flamenco, là, juste à côté et payer 70$ par jour, n’est-ce pas?
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Nous avons laissé derrière nous le Pont des Amériques, pris la première à droite pour se retrouver dans un mouillage tranquille, face à Panama City, ses buildings imitation Manhattan et son quartier historique. P1000277


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La grande découverte, c’est le marnage! Le ponton monte et descend de plus de 5m ! La première fois, je l’ai un peu cherché, il avait disparu tout au fond… L’emplacement de Las Brisas est très pratique, de petits bus de ville passent plus ou moins régulièrement, et pour 25 cents, on est au centre ville. J’en profite pour visiter le Casco Viejo, le quartier historique, en cours (long cours?) de rénovation. Les rues sont très calmes, agréables et même si Carthagène est loin d’être égalée, très jolies.
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Et  puis, bon, Panama, Panama … c’est l’occasion de tenter des expériences inédites! J’ai pris une grande résolution: j’arrête de me ronger les ongles. Enfin, mes ongles arrêtent surtout, eux, de se casser, de s’ébrécher et de me forcer à les égaliser à la dent. Mon amis Coco, qui connait les bonnes adresses, a pris rendez-vous au “Salon de Belleza” pour une pose d’ongles garantis incassables, à prix imbattable (15 euros!) !
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                    La pose, brut de longueur (mais certaines les gardent ainsi, la mode est aux pelles ongulaires) et enfin, coupés, vernis, parfaits!
Pas mal, non ? Ils tiendront plus d’un mois et demi, sans les ménager. C’est du costaud, l’ongle ici. Et une institution. En général, ces dames les aiment plutôt kitch, avec paillettes, dessins et couleurs pétards. Pour moi, j’aurai déjà du mal à taper sur le clavier avec ces appendices phalangiques…
DSCN5497                                            Retour à Albrook, labyrinthe commercial que je commence à connaitre comme ma poche.
Colon, vilaine ville mais centre de belles rencontres: Le voilier Tahaa Tiva avec à bord Christian et Martine était ancré juste derrière la Belle. Et ce qui devait arriver arriva… Un apéro, un repas et une amitié est née. Nous espérons tous les quatre voyager un moment ensemble, ils partent eux aussi sur les Galapagos et les Marquises dans la foulée. Martine, lors d’une sortie à Albrook, tombe en arrêt (la patte en l’air…) devant un bébé Schnauzer encagé dans l’animalerie. Comme je ne veux pas entrer dans ces boutiques où les animaux encagés sont vendus comme des boîtes de haricots … Luké se sacrifie, Christian a pris diplomatiquement la poudre d’escampette, je ne suis pas sûre qu’un chien sur les voilier le remplisse d’aise ! Après moultes réflexions, peser le pour et le contre, chacun donnant un avis plus ou moins éclairé… Martine a pris sa décision…
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                                                                    Et voilà Tonton Luké avec Gatun pour sa première sortie!
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                                                   Chez la vétérinaire où j’accompagne en tant que Marraine, et un après-midi de garde, sur la Belle !
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Et je m’appelle Gatun en l’honneur de mes origines Panaméennes !
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Près de Las Brisas, un centre touristique avec piscine et bien sûr la fameuse réduction “Jubilados”, qui nous met toujours en joie !
Toujours à Colon, vilaine ville etc., le voilier Yoda a pour capitaine … Jedi, bien sûr (un fana de la Guerre des Etoiles, comme on s’en doute !) mais sa Yorkette ne s’appelle pas Chubacha mais Moea. Pourtant, elle a comme un air version Pygmée. Jedi va aider Tahaa Tiva pour le passage du canal et nous gardons l’adorable Moea pendant deux jours. Jeanne, après un temps de “réflexion” (et “ça” va repartir chez soi, ce truc, hein?), décide de la consoler et lui prête même LA “carotte-coin-coin” , le must dans le genre jouet canin.
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P1000307                                                                        “ C’est sûr, elle ne reste que deux jours?”
Quand tous les bateaux sont installés à Las Brisas, une grande soirée “Anniversaires” est organisée sur la Belle ! Nous groupons vaguement l’anniversaire de Martine, celui de Jedi et le mien –nous sommes tous d’avril- et fêtons plus particulièrement celui de d’Eve et de Luké, nés tous les deux un 25 avril ! Eve et Yann vivent sur “Le Yes”, avec Axelle et bébé Ewen et surtout Eiko, petite terrier toute vive. Ancien mais jeune militaire retraité, et infirmière dans l’armée au sein d’unités “d’urgence catastrophes”, ils sont passionnés et spécialistes de la survie en jungle. Et organisent des stages d’initiation, plusieurs niveaux, à la survie au fin fond de la forêt amazonienne. Stages qui vont de la découverte accompagnée à “l’abandon” (sous surveillance cachée!) du groupe en pleine jungle, après rapt des sacs à dos… Leurs récits pittoresques, épiques, colorés,racontés par une Eve passionnée et passionnante rempliraient un livre !
             Eve                              P1000568                                  P1000563
Les anniversés et les gâteaux !
La soirée “Anniversaire” se transforme en “Soirée Canine”, les enfants ne sont pas là mais les chiens, oui!
 Eiko et Moea                               Jeanne et Eiko mail                        P1000572
La fameuse “Carotte-Coin-Coin-“ a un succès fou, jamais démenti d’ailleurs, auprès de tous les représentants canins ou assimilés qui montent sur le bateau. Les filles vont s’en donner à cœur joie, ça court dans tous les sens, ça fait des roulades, ça se poursuit… Jeanne tente de mettre un peu d’ordre, en tant qu’hôte et ainée. Et surtout en tant que propriétaire de la carotte. Mais elle n’a pas la loi, les deux autres sont des chipies… Seul Gatun, gros bébé, essaie de suivre le mouvement mais s’endort vite, épuisé.
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Jedi alors décide d’animer lui aussi la soirée. Il ne court pas après la carotte mais nous donne à lire ses tatouages, une sorte de BD sur peau de la “Guerre des Etoiles” . Et on n’a pas tout vu, parait-il… Quand je disais qu’il était fan, il est fan !
Gatun endormi

Gatun, le sommeil du juste…
Un matin, un bateau à moteur nanti d’un garde de quelque chose –un ministère quelconque- se présente au cata. Ah, ministère de l’Agriculture ! Oui ?!? A part Lucette la plante verte qui nous suit depuis Palavas et une graine des Roquès qui a germé et prend de l’ampleur, nous ne pratiquons aucune culture intensive ou extensive sur le bateau ? Non, non, c’est pour la quarantaine. La quarantaine ??? Oui, il faut un certificat attestant que le bateau a subit une quarantaine (?). Et le chien aussi ! Pourquoi ? Pour entrer dans le pays, et certifier que vous n’amenez pas de maladies. Mais on est dans le pays depuis trois mois ! Pas grave, il faut faire la quarantaine ! Luké a un éclair de génie et demande “C’est combien ?”. “25$ , mais je fais le papier !”. Oui, bien sûr, le papier… C’est ainsi que Jeanne et la Belle ont subit une quarantaine en moins de cinq minutes, le temps que 25$ change de poche.
La relativité du temps prend tout son sens à Panama.
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