“L’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide.” … (Proverbe Africain)
Pourquoi cette partie consacrée aux gens, aux habitudes, à la vie quotidienne vue par des étrangers, à Panama ? La réponse est simple : d’abord parce que j’en ai envie. Ce qui est amplement suffisant pour que je ponde l’article. Mais aussi parce que les différends modes de vie autour du monde sont un des intérêts du voyage –et pas seulement les modes de vie folkloriques ou traditionnels, mais aussi comment vit-on dans un lointain pays au même siècle qu’en Europe-. La découverte et l’acceptation de ce qui est différent sont importants aussi. A mon avis (et je suis tout à fait d’accord avec moi) bien sûr !
Un petit tour d’horizon de la mode féminine, des plaisirs des yeux masculins du pays, et des plaisirs gustatifs aussi ! Le tout sans jugement, ni moquerie aucune même si parfois… un petit sourire ne peut s’empêcher de s’étirer sur nos lèvres…
Tout commence avec le sacro saint Dollar ! La monnaie de Panama est le Balboa. Les pièces sont des Balboas. Jusque là tout est normal. Mais les billets sont des Dollars. On paye avec des dollars et la monnaie est rendue en Balboa… Le prix est affiché en Dollars, mais on l’exprime en Balboa: “20 Balboas”… que nous paierons avec un billet de 20$ ! Voilà pourquoi un magasin, un “Chinois” (une Foir’Fouille toujours tenue par des Chinois, avec produits made in Taiwan à la clef) peut s’appeler “Purodollar”, amenez vos Dollars, cette boutique en est le Temple ! Et en effet, sacs à 5$, chaussures à 2$, vêtements à 3$ … Et en plus, on peut marchander !
Après les achats, commence souvent la longue attente pour le bus…
Heureusement, les compensations gourmandes aident. La pâtisserie locale est dans l’ensemble bonne. Même très bonne. En dehors du Gâteau d’Anniversaire qui s’était déjà avéré une bonne surprise, et une fondante douceur, Luké a vite découvert les “Ojeritas”, palmiers géants tout à fait à son goût ! Moi, ce serait plutôt une brioche ressemblant à ma viennoiserie préférée ( les brioches Pomme-Cannelle de Martinique!) en moins moelleux, quand même ! Les Churros sont géants et s’achètent à la pièce. Enfin, le must pour ma gourmandise à moi : le Cheesecake local, un pur délice, bien bourratif, comme j’aime !
Mais souvent pour atteindre un endroit ou un autre, la route se finit à pieds, sous un cagnard implacable. C’est la saison des manifestations. Le gouvernement est en train de brader une partie du pays à des entreprises américaines pour qu’elles y exploitent des mines de charbon. En plein dans le territoire des Indiens Emberras. Les enseignants subissent les restrictions budgétaires qui ne devraient pas exister vu l’argent qui entre dans les caisses de l’état via le Canal. Etc. Le choix semble vaste pour manifester son mécontentement. Martinelli, le président du pays, a des soucis. Il va reculer face aux Emberras et aux manifestations musclées du nord de Panama. Mais l’extension du Canal pour doubler la capacité de passage des gros cargos (Miami et son commerce pousse en ce sens) se fera au détriment des forêts, trop de devises à la clef. Du côté Caraïbes, nous avons eu plusieurs fois notre bus bloqué aux abords de l’école de Sabanitas –des problèmes dans l’enseignement ici aussi!- et après avoir traversé une foule bon enfant entourée de policiers plutôt débonnaires (ce qui n’est pas le cas quand les manifestants sont des Indiens), nous avons fini le trajet à pieds. Le petit Yorkshire de Nicolle a bénéficié grâce à son poids plume d’un transport spécial !
Au passage, surprenante location de “salles pour évènements spéciaux” avec “Cours de Dansothérapie” ?
C’est grâce à la “Prensa”, épais journal quotidien, que j’apprends beaucoup. Et que mon Espagnol fait des progrès foudroyants ! La Prensa est constitué de sept livrets, un pour les nouvelles du pays, un pour les nouvelles internationales, un pour les nouvelles économiques, un pour le sport, un ciblé vie quotidienne et bien-être, un de petites annonces, un qui m’échappe et un magasine à thème différent chaque jour. Mais comment les Panaméens font-ils pour lire tout ça (à un prix défiant toute concurrence: 10 centimes d’euro!) en une journée. Bon, moi, il me faut la semaine, c’est rentable !
Au cours de nos pérégrinations, j’aperçois régulièrement de jeunes, très jeunes élèves de la Marine Nationale, qui rentrent chez eux par le bus. C’est une opportunité intéressante pour les garçons et les filles qui travaillent bien à l’école (et en général, ils travaillent bien, et sérieusement!) et appartiennent à des familles modestes qui leur permet de continuer leurs études et d’avoir un métier. Le Panama ne déclarant la guerre à personne depuis fort longtemps (on ne sait jamais mais bon, il n’y a pas vraiment d’ennemis dans le coin), la carrière permet de voyager ! L’âge d’entrée est de 14 ans minimum. La première année, uniforme total blanc –et ils rentrent le vendredi soir en bus toujours total blanc de blanc, incroyable!), la deuxième année, beige et blanc. Casquette fièrement juchée sur la tête, on les voit se promener en grappe à Albrook, les jours de relâche.
Pendant que Luké tente de Skyper à l’extérieur, en plein air, soutenu par une Balboa bien fraiche.
Passons aux choses sérieuses: la mode féminine populaire ! La vraie, celle de la rue. Posons d’abord le postulat suivant : au Panama, comme en Colombie et au Venezuéla, une femme, une vraie, n’est séduisante que si elle soigne ses rondeurs et ses bourrelets puis les met en valeur par des tenues… euh…près du corps! De plus, on s’habille au moins deux tailles en dessous de sa taille réelle. Histoire d’être bien moulée, et de mettre en valeur le capital. Et pas à la louche, au godet. Le tube de l’année: le mini-mini-mini-short. Le micro-short si possible. Surmontée d’un micro-bustier, le plus court possible. Entre les deux, les bourrelets qui font la renommée s’échappent en titubant.
Quelques très jeunes n’ont pas encore eu le temps de laisser s’exprimer tout ce qui résulte d’un régime alimentaire à base de sodas très sucrés, de fritures très fritées et de toute une panoplie de produits “enrichis” en tout ce qu’on veut, et en particulier je pense, en calories. Mais il faut ce qu’il faut si on veut avoir un minimum de sex-appeal. Conversation entre un Panaméen et une Française de gabarit “normal” pour nous. Genre taille 38/40, allez. “Elles sont toutes comme toi les Françaises ? “, “???”, “Oui, maigres !”, “Euh, non, pas toutes mais beaucoup, oui”. Silence. Et puis avec une petite grimace de commisération : “Pauvres hommes”.
A côté du micro-short, le micro-jean, taillé pour y insérer deux allumettes et cousu sur la bête. Comment y entrent-elles ? Mystère. Et surtout, comment en sortent-elles…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire