“Avaro omnia desunt, inopi pauca, sapienti nihil” … À l'avare, tout manque, au pauvre, peu, au sage, rien … (Proverbe Latin)
En hiver comme en été, le Monkey Lodge est un petit paradis pour les singes. Et les chiens. Eve et Yann du voilier “Le Yes” y vont régulièrement respirer une bouffée de vert, et nous ont tant vanté la gentillesse des propriétaires, l’espièglerie des guenons, et le calme des lieux que, avec Martine, Christian et le jeune et frétillant Gatun, nous décidons d’aller y passer deux jours et une nuit. Jeanne y compris bien sûr ! Ce sera le cadeau d’anniversaire de Mamy et Papy –mes parents- à Luké … Il a besoin d’un peu d’air frais, oui, oui, oui, et j’ai pensé que ce petit coin de forêt serait parfait pour décompresser après le passage du canal ! Bon, c’est surtout parce qu’il y a des singes et que je lorgne le prospectus depuis notre arrivée à Portobelo, mais ça, il ne faut pas le lui dire. Il croit que c’est uniquement pour lui….
Lily, le bébé singe-araignée, ne pense qu’à jouer. Dès que nous arrivons, elle vient se présenter à Jeanne et Gatun, accompagnée de son garde du corps personnel, des fois que les nouveaux arrivants ne soient pas sympas. Proposition immédiate : on joue ???? Gatun est d’accord mais Martine préfère le garder attaché, il n’est devenu le “fils” de la maison que depuis hier ! Lily fait la “ploum” et c’est Jeanne qui s’y colle….
Attrape-moi si tu peux!
Et c’est parti pour un moment de folie, courses poursuite, dans un sens, dans l’autre … Seule Lola, la maman adoptive de Lily ne s’approche pas. Lola a été achetée, comme Lily et Papaye, la guenon Capucin, a des Indiens qui les capturent en forêt et ensuite, les attachent devant chez eux. Chacune est une rescapée qui a retrouvé une liberté totale –pas de barrière autour du jardin- dont elles ne profitent pas car leur vie est hélas uniquement assujettie aux humains. La chance pour elles: elles sont tombés sur des humains exceptionnels qui aiment et respectent les animaux autant que faire se peut dans ce contexte.
Pendant que les enfants s’amusent, Papaye, elle, passe aux choses sérieuses: épouillage et papouillage sont ses raisons d’être ! Et tout le monde va y passer… sauf Jeanne qui refuse absolument tout soin de beauté et de bien-être. Une rustique, la Jeanne. Bon, rien sur Luké , elle est un peu déçue mais va se rattraper sur Gatun. Ah, ah… là, il y a du boulot et du poil !
Gatun, qui est du bois dont on fait les flutes, se laisse faire semble-t-il avec plaisir. Si Jeanne s’entend mieux avec Lily, Papaye retrouve un instinct maternel avec Gatun, et va le tripoter pendant un long moment. Son visage aux traits presque humains, ses yeux expressifs et ses petites mains douces impressionnent au premier abord. Ce n’est plus un animal sauvage, ce n’est pas un humain mais … il y a de la curiosité, de la tendresse dans ce regard. Il peut aussi y avoir de la peur et un bon coup de dent si elle panique. Alors, pas de gestes inconsidérés ! L’épouillage, qui n’est pas pratiqué uniquement pour enlever les poux, est un rite social et une activité entre singes de bonne compagnie. Nous sommes donc visiblement accepté au sein de la communauté !
Tenue de soirée pour Martine, Christian et moin mèm’
Grappe de noix de palmier à huile. Notre “cabana” au fond du jardin. La maison d’hôte
Nuit au frais, vent dans les branches de sassafras… Euh, non, on se calme: nuit au frais, vent dans les cocotiers… Et petit déjeuner de rêve… en cage !
Chez Sabrina, la décision a été vite prise : hors de question de mettre les singes en cage, ils ne les ont pas sortis de la captivité pour les enfermer. Alors ? Et bien, ce seront les humains qui seront en cage. La salle à manger est entourée de grilles, les “filles” n’ont pas le droit d’y entrer quand on mange ou quand elles sont seules, ce sont les reines des bêtises en tout genre et saccagent un peu tout pour rigoler. Leur sens comique n’est pas le même que le notre. Le soir, quand nous avons mangé sur la terrasse, j’ai demandé où étaient Lola, Lily et Papaye : au lit ! Au lit ? Dans une cage ? “Non, dans notre chambre”. Pas malheureuses, les petites guenons…
Après le déjeuner, dernière séance épouillage. Papaye fait ça à fond, et j’apprends avec plaisir que je n’ai ni poux ni puces.
Luké non plus, ouf ! Lily arrive alors au saut de course –le singe araignée ne connait pas le pas de course- pour jouer et s’entortille d’aise autour de sa tête. Drôle d’impression que de se retrouver agrippé par quatre mains et une longue queue musclée !
Papaye me susurre à l’oreille qu’elle aussi, elle aime bien se faire épouiller. Qu’à cela ne tienne, on y va ! Lily tente une diversion mais je me dois de travailler sérieusement, il en va de l’entente cordiale qui s’est établie entre Papaye et nous !
Alors elle se jette sur Gatun comme un poulpe velu et la partie de rigolade repart … pour finir au jardin: “Allez les copines, venez !”
Papaye la sérieuse et Lily la joueuse.
Et le garde du corps de ces demoiselles.
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