dimanche 24 juillet 2011

PAPE’ETE “l’eau dans la corbeille” ou “le panier à eau” (pape: eau, ʻete: corbeille), 24 juillet 2011

Aux Marquises et aux Tuamotu, les habitants nous avaient bien averti : Papeete, c’est terrible.  L’odeur de soufre de l’enfer, le stress des embouteillages monstrueux, l’agitation permanente… Bien conscients de nous jeter dans la gueule du loup, nous partons un matin avec Alexandra. Qui nous dépose “En Ville”. Luke va écumer les magasins d’accastillage, Carine et moi, les bijouteries de Perles.
La circulation augmente sensiblement à mesure que nous approchons. Va-t-on résister à l’horreur des mégalopoles ? Oui. Papeete est peut-être le Los Angeles ou le Mexico de la Polynésie, c’est surtout une petite ville d’un genre “sous-préfecture au bord du lagon”. Vivante, animée mais toujours souriante, humaine, pimpante. Bien sûr, après les lagons avec motus coiffés de trois cocotiers des Tuamotus, l’ambiance est différente ! Il y a : 1) des rues 2) des voitures (oula la oui) 3) des magasins (oullllallllallla…oui, oui, oui!) divers et variées, un taux de bijouterie au mètre carré pire que les bistrots en région Lyonnaise, un front de mer avec gargotes très sympa (et bonnes!) et un centre ville ! Bon, sur le plan on a eu peur pour les déplacements mais de visu, tout est circonscrit dans un ou deux kilomètres carrés…
Rue Papeete
Rue Papeete2Il y a du monde c’est vrai, mais tout est relatif, n’est-ce pas. Il y a beaucoup de voitures, c’est encore plus vrai. Mais il y a quelque chose d’absolument extraordinaire, je dirais même du jamais expérimenté pour un Parisien normal : dès qu’un piéton pose ou fait mine de poser le pied sur la chaussée, toute la file s’arrête pour le laisser passer ! La première fois, je pose le bout des orteils, les voitures stoppent. Je stoppe aussi: s’agirait-il d’un coup fourré Polynésien pour me pousser à traverser et mieux m’aplatir ensuite ? Pas du tout. J’ai l’esprit mal placé (et pas confiance dans les conducteurs en général) et à Papeete, le piéton est roi. Tellement que certains en font un peu trop et que les voitures sont plus souvent arrêtées pour laisser passer les piétons qu’en mouvement.
La grande visite, à ne rater sous aucun prétexte, c’est le marché. Un “marché de fer”, couvert, grandiose. Au rez-de chaussée petit artisanat et fruits et légumes, à l’étage boutiques de souvenirs. De quoi passer la matinée… 
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Pendant le Heiva les meilleurs artisans de tous les archipels participent au Heivā Rima’i (Festival de l’artisanat) qui se tient dans les jardins de la Mairie. Une explosion de colliers en nacre, perles, coquillages. Rien à voir avec les colliers de coquillages “Souvenir de Carnon” (et non, je n’ai pas écrit “Souvenir de Palavas”) . Ce sont des créations époustouflantes de recherches, de goût, de couleurs, des parures royales. Paréos peints, vanneries, vaisselle peinte à la main, vêtements, sculptures, ukulélés:  de quoi donner le tournis aux amateurs (aux amatrices encore plus!).
Chaque jour un concours est organisé au "Village des artisans". Les œuvres doivent être 100% Polynésiennes. Pas le moindre petit fermoir importé. Ce sera nacre, coquillage, végétaux séchés, os etc.  
P1020383Ravissante, non, la Mairie ?
 

Le dimanche, nous nous faisons très très beaux … pour la messe ! Dans le cadre de notre volonté d’œcuménisme, nous nous rendons cette fois au temple protestant de Paofai, sur le front de mer de Papeete. Il a été érigé sur le site de la première petite chapelle en bambous et feuilles tressées construite en 1818 par le fondateur de Papeete, le révérend Crook.
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Dentelle de bois et couleurs pastels, rose vert et blanc, une douceur des iles. Les fidèles arrivent peu à peu, ça papote devant l’entrée, ça papote à l’intérieur, bref, ça papote tout le temps ! Ces dames se congratulent, et, nous l’apprendrons par la suite, se donnent les consignes pour la bataille…
 Avec Carine, je m’installe au balcon, vue plongeante sur l’assemblée : un océan de chapeaux fleuris, empanachés, emplumés, prêts à prendre leur vol pour certains. Voilà donc le fameux “Office des Chapeaux” où le concours du plus beau couvre-chef occupe un poste central. Du plus grand au plus coloré en passant par le plus improbable. Le spectacle vaut le déplacement. Luke ne peut résister et s’immerge au milieu de ces dames. Il est rapidement pris en main par une opulente voisine stylée Violette de Parme…
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chapo8 Pour finir, le “total look d”Artagnan”   
Les Himene se succèdent. Les chants résonnent, s’amplifient, les voix de basse répondent aux contraltos et autres “altos”. Peu de sopranos, c’est du costaud, le chant Polynésien. Plus dans la force que dans la dentelle. Curieusement, il semblerait qu’une seule partie des fidèles chante pendant que l’autre attend son tour. En fait, elle fourbit ses armes. Ces dames voient alors en Luké une aide tombée du ciel (normal) sous forme d’une forte voix mâle pouvant soutenir leur bataillon. Il s’agit bien de “batailles de chants”. Chaque groupe se répond en en faisant plus que l’autre, ça monte en puissance, les plans d’attaque sont âprement discutés pendant le tour des rivaux (à défaut de les écouter). La rivalité entre les groupes se règle à grand coups de cordes vocales. C’est à qui fera raisonner le temple de son chant le plus fervent. Ou en tout cas le plus fort ! Hélas pour ces dames, non seulement Luke ne chante pas en Tahitien. Mais pour le concours en lui-même, il est préférable qu’il ne chante pas du tout. Prudemment, il fera du play-back.
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Mise au point de l’attaque vocale.

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En sortant, un petit tour dans les jolis jardins du front de mer, on s’est fait beaux, on se prend en photos !
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 Et pour finir, je ne résiste pas à la “Polynesian Touch” qui apparait … même à l’hôpital !
IMG_4581 Porte des toilettes Vahines …
  
 
 
 

2 commentaires:

  1. De bien beaux bibis mais... Pfff, on n'a même pas une photo de Gabrielle habillée en violette de Parme.. C'est nul !

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  2. www.mothaline.fr14 octobre 2011 à 20:17

    de Francine & Michel
    Malgré mes souvenirs de plus de 42 ans de la Polynésie, les bibis n'ont pas changés ou peu, pour ce qui est des voitures peut-être, avant c'était les scooters, mais la mentalité n'a pas l'air d'avoir changé non plus.
    Amusez-vous et profitez-en bien
    Nous pensons à vous et vous envions, donnez de vos nouvelles.
    Bisous à vous 2 et caresse à Jeanne

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