mercredi 11 mai 2011

PUERTO AYORA, ISLA INDEFATIGABLE, GALAPAGOS, Le 12 mai 2011.

“Chat pas la, rat ka bay bal. “ … ( Quand le chat n'est pas là, les souris dansent). Proverbe Créole.

Carte iles galapagos1 

Le grand Charles (Darwin, l’autre ne connaissait que l’Angleterre comme ile) l’appelait l’Ile Indefatigable, de son nom originel Espagnol. A présent, elle est devenue l’ile de Santa Cruz. Et la ville, enfin, le gros bourg habité, un port de pêche, Puerto Ayora.

10-Le 12 mai Nous posons enfin  le pied en Equateur !

01-Première rencontre Première rencontre avec un ancêtre… Le fameux Amblyrynchus Cristatus, que tout le monde connait, bien sûr. Sauf moi, visiblement, alors j’ai vite ressorti mon “Petit Darwin illustré” : “Voyage d’un naturaliste autour du monde”. Une fois ingurgitées les pages de de description des 58 espèces d’oiseaux,3 espèces de fous, 13 espèces de pinsons (ses préférés!), nous arrivons aux deux espèces d’Amblyrynchus, et dans notre cas, à la série “Cristatus”, l’Iguane Marin, “animal hideux, de couleur noir sale; il semble stupide et ses mouvements sont très lents”. Bien sévère le Charles. Moi, c’est mon premier Amblyrynchus et je le trouve splendide !

Mais avant tout, et vu que les otaries sont en congé, le premier geste en arrivant a été d’appeler un agent “espécial” pour les sacro-saints papiers, mais surtout pour payer ! On aurait bien joué la discrétion en rasant les vagues, mais la Navy veille et nous l’avons vu se précipiter sur un tout petit voilier, le genre qui ne doit pas rapporter grand choses en excursions -mais qui va payer comme les autres- qui venait d’arriver et repartait aussi sec ! Appel radio, l’agent est venu avec un officiel qui a inspecté TOUT le bateau sans bouger du siège du cockpit: il l’a assuré, la Belle est impeccable, rien à dire ! Cet homme avait un don de double vue entrainé, a signé les papiers et nous a donné le droit de sortir et d’aller à terre. Nous appelons, sur les conseils de Kappa, cata habité par Maurice, Karine et Mistral, leur fils, l’agence GOS (prononcer “Géoss”) tenue par Tuomo. Qui la représente à lui seul.  Un: soyons clairs, les prix sont les mêmes partout. Deux: c’est fini pour la clarté : maintenant nous avançons masqués dans le brouillard absolu. Avec la très nette impression d’être menés en bateau, roulés dans le sable fin des iles et saigné le plus possible sans possibilité de se défendre. Tuomo, charmant finlandais au demeurant, nous présente tour à tour une liste de taxes à payer. A lui ? Non, non, à l’administration. Mais annonce que si on paye le parc, on n’est pas obligé de payer la fumigation (qui n’a de fumigation que le nom, on paye et on a un papier attestant qu’on est “fumigé”), ni la fameuse “Inspection de Quarantaine”. Pas obligé mais c’est mieux. Il y a aussi dans cette liste impressionnante et nébuleuse, 10$ pour la Navy, 30 par yacht (pour qui?). 50$ pour les enfants âgés de moins de 12 ans (?!? C’est si dangereux que ça?).Et un raton  laveur. Ce qui intéresse surtout notre agent, c’est l’avance de 200$ sur ses services car nous payons… le droit d’ancrer devant le ponton, le droit d’utiliser le ponton –ça, OK- et l’accès à une buanderie avec lave linge. Donc, pour lui: par bateau, 10$ par mètre jusqu’à 10 jours. Puis 13$ de 11 à 20 jours. Le 21è jour, on est fichu dehors de toutes façons. Compris ? Et bien non. Selon les questions, les taxes à régler changent, il y aurait des ajouts en cours de route etc... Luké demande un devis pour l’après-midi. Pas de problème . Sauf que le devis ne correspond pas vraiment à ce qu’il a indiqué le matin: la taxe pour la Navy est passée à 92$, apparaissent des “Lumières et bouées” de la baie, 60$, et les papiers d’entrée et de sortie du bateau. On recommence inlassablement à questionner, lui a répondre, c’est de plus en plus opaque. Il a alors le malheur de nous sortir une facture qu’il a préparé pour un voilier qui part. Il y en deux pages rien que de trucs mystérieux à rajouter … Voilà notre premier contact avec les Galapagos, sous forme de distributeur de billets.

04-Le 12 maiQG de GOS au bar, on essaie de comprendre, Christian a lâché prise!

Pour se remettre, rien ne vaut un déjeuner local sur le port. Puerto Ayoro est un charmant village. La population souriante, peinarde (il ne doit pas se passer grand chose à part les arrivées massives de touristes!), un air de vacances permanentes. Pas de délinquance : il n’y a qu’une route qui traverse l’ile vers le nord et l’aéroport, et puis, ils iraient où les voleurs, la voiture sous le bras ?

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A gauche, personne, à droite non plus… Calme, très calme…

Les taxis, pick-ups blancs en nombre considérable, sont en fait tous dans la rue aux “lolos” où nous mangeons aussi. Repas pays, pas fin-fin mais nourrissant et bien cuisiné, avec ce qu’il faut de matière grasse ! Si l’administration a trouvé un filon en or avec les taxes et les touristes, la vie pour le reste, n’est pas chère du tout. Et pour 3,50$ (2 euros) on déjeune chaque midi dehors.

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Et café de l’Equateur ? Non, Nescafé …

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Boutique pour touristes … et construction d’une petite gargote rue Charles-Binfort.

13-Le 12 mai Si, si, c’est un vrai ! Le tout est de ne pas y marcher dessus, car eux, ils ne bougent pas !

 

Vendredi 13 mai 2011

Non ,je n’ai pas gagné au Loto, mieux: j’ai vu de près ma première otarie en liberté !!!!

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9h42 … Elle est là, la moustache frémissante, alanguie sur les rochers… Petites oreilles, gros yeux ronds: c’est une otarie !

Otarie de Californie, d’après le Guide du aux Galapagos, mais franchement, je ne vois pas la différence dans le bouquin

Samedi 14 mai 2011

Premier Lion de Mer.  Enfin, il me semble: poil brun, lourde démarche, cou plus long,gros poids et caractère de cochon. C’est le Guide du Routard qui le dit. Celui-ci squattait le ponton et empêchait Luké de passer. Heureusement, j’ai pris des cours de Morse, et c’est fort proche du langage Otariens. Un ancêtre, grincheux et fort grognon.

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23-Otarie93 Le ponton d’à côté, lui, est totalement inaccessible.

35-crabe1                                                                                          Le célèbre –et énorme- crabe aux pinces rouges.

En attendant que la lessive se termine dans la belle machine américaine à tambour vertical (d’une efficacité discutable), j’observe une des 58 espèces d’oiseaux chers à Darwin : l’oiseau jaune ! Un canari ? Non. Un pinson alors peut-être? Si un lecteur ornithologue distingué se distingue parmi mes lecteurs, qu’il n’hésite à nous renseigner en fin de page !

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Buanderie et espèce Américaine de lave-linge!

De retour au cata, Luké prépare un de ses beaux thons pour ce soir. Il jette les abats à l’eau. Et moi, je m’installe sur le bord du cockpit, j’ai envie de regarder si des petits poissons vont venir manger les bouts qui flottent … Les pauvres petits poissons vont en être pour leur frais, pas un n’arrivera à arracher une lamelle de chair:  les frégates arrivent au galop, suivies de près par les pélicans. De petits oiseaux essaient bien de s’approcher de festin, mais ils ne font pas le poids face aux voraces qui tournent autour du bateau.

25-FRégates2                                                                 Virage sur les chapeaux de roues, piqué direct sur les morceaux à la dérive.

                                              25-FRégates6                             27-Frégates et Jeanne

                                                L’escadron déboule. Jeanne n’en revient pas, pour un peu elle en resterait sans voix.

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Les pélicans entament un gracieux ballet aérien, qui n’exclut absolument pas les croche-ailes pour supplanter les rivaux. Et les coups de becs claquent !

30-Pélicans Mené par un chef de bande, un groupe attaque par la coque tribord, l’air décidé … Qui a vu “Les oiseaux” d’Hitchcock ?

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Pendant qu’un faux-jeton se glisse par l’avant, sur la coque bâbord. Luké lui offre l’arête centrale et la queue, vite cachés au fond du “sac des courses”… Mais ça déborde, ça pointe en tout sens, Mais pas question de partager. Il repart en se dandinant, la tête lourde !

Les anciens se sont perchés sur l’annexe, et observent ces va-nu-pattes qui se battent pour quelques morceaux de poissons….

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“Incroyable, mon cher! quel spectacle lamentable”… “Mon pauvre ami, cette jeunesse ne présage rien de bon” … “De mon temps, à moi, oui, à moi, on avait un peu plus de fierté!!!”.

Je m’amuse toujours autant avec mes chers pélicans….

36-port2 Le soleil se couche sur un paradis écologique… Hein ? Qui a dit ça? Il est vrai qu’en théorie, tout est fait pour protéger la nature et les animaux ici. Avec fondations, panneaux et recommandations diverses. La ville d’ailleurs est très propre et rien ne traine! Mais en pratique, la volonté du gouvernement équatorien d’exploiter à fond le filon amène un nombre grandissant de touristes, plus de 200 000 par an. Ce qui amène un nombre grandissant de bateaux d’excursions, les seuls autorisés à accoster dans la plupart des iles (pour des raisons écologiques, il est interdit aux voiliers d’y aller, mais les bateaux à moteur ne présentent aucun problème…) pour les visites. Et la nuit, dans le port de Puerto Ayoro, plus de trente de ces grosse lanchas gardent leurs moteurs et génératrices allumés. Toute la nuit. Quelle tristesse.

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