jeudi 10 mars 2011

PORTOBELO, “ LE PLUS BEL ENDROIT AU MONDE “ (Christophe Colomb), 1è partie, le 10 mars 2011 (pour nous!)

“On devient plutôt bossu que riche en travaillant”  (Proverbe Russe)

“Ah, ma quel bel porto” s’est écrié le vieux Christophe (c’était son quatrième et dernier voyage aux Amériques) , quand il a découvert la magnifique baie de Portobelo, en oubliant son Espagnol. Et il avait bien raison, nous aussi, en arrivant, mais dans des conditions nettement plus tranquilles, nous nous sommes écriés: “Ouaaah, c’est super beau !”. Oui. Le vocabulaire change mais le choc esthétique reste ! Tout en étant différent, puisque nous , nous admirions et la nature qui habille les collines de verts fougueux (et ils peuvent l’être, vu ce qu’il pleut ici) et d’une végétation luxuriante, et les ruines de forts qui protégeaient, ou plutôt tentaient de protéger, Portobelo des pirates et autres corsaires.

Belle de Lune Baie de Portobelo 

Trois forts  –fort en ruines, j’ose!- , des remparts, des canons sont encore là pour témoigner d’une époque troublée où vous pouviez être Espagnol un jour, Anglais le lendemain et Français le jour suivant. Si vous aviez la chance d’avoir survécu aux pillages successifs des soldats énervés par la chaleur et les moustiques. Au milieu des remparts, entre les ruines, un village est devenu un gros bourg, bien vivant et animé, la plus ancienne ville du Panama : Portobelo.

Belo porto était devenu Portobelo. Alors… prêts pour un cours d’histoire ou une étude sociologique? Allez, on y va d’abord pour l’étude sociologique! Un gros bourg, des maisons plus ou moins –hélas, plutôt moins que plus - entretenues, de beaux espaces et des rues pavées témoignent d’un passé élégant. Quelques bâtiments anciens qui ont eu droit à une rénovation et sont à nouveau utilisés. Et des écoles de musique qui ont fleuri le long les ruelles:  Portobelo vibre au son des tambours Congos toute l’année.

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Nous avons ancré de l’autre côté de la baie, laissant entre le village et nous une “zone de sécurité décibels” qui va nous permettre de profiter des tambours et des soirées “musique à donf” de loin… De plus, il parait que l’ancrage juste en face du village est rouleur. Autant ne pas essayer. Nous abordons avec Goaz (c’est le petit nom de notre annexe) au “Ponton des Américains”, un petit ponton qui a tiré son nom d’un sympathique couple d’Américains qui vivaient dans la maison attenante, et qui accueillaient les annexes et les surveillaient. Gracieusement. Il y avait à l’époque pas mal de vol d’annexes. Cela s’est calmé mais on ne sait jamais… La famille Imbera qui loge maintenant sur place jette un œil sur les embarcations, aide si ils sont là, à l’arrivée et au départ, mais demande un “petit quelque chose” en compensation. Nous donnons au jeune Edouardo 25 cents.

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DSCF6245Le tout sous l’œil intéressé du “Gallo negro“, nom officiel de notre “Vautour à côte de maille” (lequel je dois bien l’admettre tient plus de la volaille sautillante que de l’aigle impérial), des fois qu’il y ait quelque chose à rapiner. La maison du ponton se trouve être aussi, côté rue, une des écoles de musique de Portobelo et nous sommes accueilli en général au son des boléros et autres flamencos...

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Cette “Escuelita del Ritmo” est plus spécialisée dans l’apprentissage des danses : sambas, meringués, salsa… En face, dans la ruelle, une autre partie de l’Escuelita est consacrée uniquement à l’apprentissage des instruments.

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De véritables artistes vivent à Portobelo. Musiciens, mais aussi peintres. Les murs fleurissent d’animations picturales qui remplacent avantageusement les enseignes habituelles ou les affiches! Ici aussi, les murs racontent l’histoire de la ville et de ses habitants.

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Emplacement des musiciens de l’Escuelita del ritmo pendant le carnaval: animation fraiche des murs!

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A côté de l’Escuelita, l’extraordinaire Maison de la Sorcière et son jardin fabuleux…

Les petites rues –passage pour une seule voiture mais il y en a si peu- et les venelles ont gardé un côté “nature” très vif: terre battue, herbes folâtres, un bout de ciment de temps en temps. Les rues principales ont, pour certaines, conservées leur pavage d’origine, leur conférant un petit air de film de cape et d’épée. Ainsi, la rue de la Mairie. Le bruit court que la municipalité est inexistante et le maire fantomatique, mais bon, il y a un “Edificio Municipio”, nanti de trois pièces délabrées au rez de chaussée: la bibliothèque, le service des employés municipaux et le centre des impôts ! 

DSCN4503La Mairie de Portobelo.

Nous arrivons sur un espace dégagé, joliment pavé, face à la baie et aux remparts. Des trottoirs longent les bâtiments. De la verdure égaie le site aussi bien au sol que sur les toits!

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La Douane, rénovée et utilisée. Par des plantations sauvages aussi.

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                                          Si la Douane a été rénovée, d’autres maisons, qui devaient être de belles bâtisses, attendent, le ventre à  l’air.

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L’une d’entre elles sert de décharge à ordures. Les containers spéciaux poubelles ont “disparu” dès mise en service. Donc, on “dépose” nos poubelles dans ces ruines. Que je n’ai pas photographiées. Le camion de la mairie passe une ou deux fois par semaine dans chaque maison récolter les poubelles – payées directement à l’éboueur, 1$, c’est plus simple-  et récupère de même les sacs jetés dans la maison abandonnée. Souvent éventrés par les chiens et les “Vautours à côte de maille” . Pourtant, ce qui est surprenant, c’est que l’endroit est nettoyé parfaitement à chaque fois, il ne reste rien! Ah, une précision: le maire, qui ne vient jamais à Portobelo, aurait, parait-il, c’est ce qui se murmure… perdu l’argent de la mairie. Oh, oh… ça alors.

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Beauté ancienne…

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DSCN4500Portobelo, ce sont aussi de forts jolies maisons bien colorées, un peu trop cimentées à mon gout, un peu trop “meringue” souvent !  

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Celle-ci, la façade est tout simplement carrelée, dans un style “Asiatique moderne”: c’est la maison de Julio, qui appartient à une des familles de “Chinois” tenant les épiceries. La sienne est en dessous.

Le village s’étire le long de la route, bien serré entre la baie et le contrefort des collines. Si serré qu’en décembre un drame s’est produit: après des jours et des jours de pluie torrentielle, une coulée de boue a emporté plusieurs maisons, traversant la route et tuant 13 personnes. Dont des jeunes et des enfants. Ce furent des jours d’horreur et de recherches, les habitants creusant à la main, aucun secours ne pouvant venir de Colon car la route était coupée à plusieurs endroits. Les maisons ont été rasées mais la coulée est là, comme une saignée dans la verdure.

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L’unique route, qui part vers Linton et s’arrête bien avant la frontière Colombienne, voit passer peu de voitures. Mais beaucoup de bus!

DSCN4438Et un touriste souvent!

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Quelques maisons traditionnelles en bois, avec de jolis balcons, ont résisté au temps et au manque d’égards. Quelques mètres plus loin, la boulangerie. Italienne ! Avec drapeau vert-blanc-rouge et boulanger Italien. Le pain toujours frais grâce à au moins quatre fournées par jour est un délice, même si il ne ressemble que de loin à la baguette Française. Un pain idéal pour notre Manon qui l’aime peu cuit, très souple, tendre à souhaits… Dommage qu’on ne puisse pas lui en envoyer!

 

DSCF6225 Boulangerie “El Nazareno” et Frederico, le boulanger, sur le pas de porte.

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Au mur, le décret spécial Jubilados et le permis de travail, affiché dans tous les magasins: photo, nom, âge, adresse du ou des propriétaires.

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Panini pour petit déjeuner consistant: une baguette entière, garnie de jambon et de fromage, tomate, salade, et un grand verre de jus d’orange frais pressé, sans glaçons ni sucre. J’en bave rien qu’en écrivant …, le tout pour 2,25$ soit 1,5 €uro.

Les forces une fois prises, nous pouvons affronter la journée ! En route pour la bibliothèque, sa connexion Internet rétablie depuis peu (après le glissement de terrain, Portobelo est resté presque un mois sans téléphone et deux sans Internet), encore un peu capricieuse. Et ses ordinateur muets.

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Petit tour à 360° de la pièce, et du coin Internet. Un seul ordinateur fonctionnait à notre arrivée. Luké se servait de son portable, et moi, je me battais avec un clavier Espagnol délirant. Et puis on échangeait! Cette situation ne pouvait durer: le missionnaire des ordis en détresse prit la chose en mains. Après de longues après-midi à se battre contre des virus virulents et nombreux -et en Espagnol, les vaches- et découvrir que de petits plaisantins avaient installé (je cite!) “Mac et Windows sur la même machine!” (une hérésie, semble-t-il), les trois ordis sont à présent reliés à Internet et fonctionnent aussi… en tant qu’ordinateurs. L’ennui, c’est que jusque-là, nous étions seuls dans la bibliothèque (une seule prise pour un portable et un seule machine en fonction) et à présent, il y a du monde! Mais, bon, on ne changera pas Luké. La bibliothécaire est contente (elle n’y comprend rien mais elle apprécie). Par contre, je lui interdit qu’il lève les yeux sur les machines alignées au fond, sur l’étagère, des fois qu’il lui prenne l’envie de les réparer aussi !

Certains jours, Internet se pratique chez Captain’s Jack. Les jours où la bibliothèque est fermée. Et les jours de courage car la grimpette est rude pour arriver à l’Auberge, mais la vue y est splendide sur le village et l’église. L’ambiance, très “routards-motards-cool-guitare and C°”, est musicale, télévisuelle (deux écrans un intérieur et un extérieur ne diffusant pas le même programme), animée, et la bière coule à flots. Captain Jack, même le verbe pâteux et l’œil embrumé, gère son monde sans faiblir.

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Grimpette, vue sur le village et … la clinique (si, si), enfin, euh…. une sorte de clinique. On évite d’être malade ici.

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Une petite bière Balboa pour se rafraichir. Mais éviter par mesure de prudence les toasts frits aux œufs très frits ou les spaghettis en sauce très… sauce! Ou quoique ce soit sous forme cuisiné. Sous peine de se retrouver illico presto dirigé vers la fameuse clinique, bien placée, pour cause de foie désintégré en quelques minutes.

Retour vers le village. En continuant la route, nous nous retrouvons devant l’école primaire. Ouverte mais vide d’élèves: les photos datent de début février, la rentrée étant prévue fin février.

DSCN4513Un petit curieux entreprend la visite…

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Un grand nettoyage semble en cours. L’an dernier, la rentrée avait due être retardée de presque un mois parce que … les enseignants n’avaient pas “préparé” leurs classes. Accrochez-vous, instits et profs de France et de Navarre: il ne s’agit en aucun cas des préparations pédagogiques mais, d’après ma source, de la peinture des bureaux, du nettoyage, bref, de l’entretien des classes. Qui ne serait pas prévu par le Ministère de l’Education Panaméen. Visiblement, cette année, on s’y prend plus tôt …

 

A SUIVRE ……..     A SUIVRE …….. A SUIVRE……. A SUIVRE ….A SUIVRE ……..     A SUIVRE …….. A SUIVRE……. A SUIVRE ….    A SUIVRE …….. A SUIVRE……. A SUIVRE ….

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