mercredi 9 mars 2011

VENEZ JUBILER A PANAMA : MESSAGE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE !!! Le O9 mars 2011…

“En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc, plus ça rate, plus on a de chances que ça marche” (Devise Shadok)

Jubiler, jubiler, tout est relatif. Pour jubiler à Panama, il faut avoir plus de 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes! Bref, il faut être RE-TRAI-TE. Retraite qui arrive à un âge “normal” dans ce beau pays: pas de polémique en vue pour augmenter le nombre d’années de cotisation. Et visiblement, le retraité est choyé, pouponné, caressé dans le sens du poil. Et séduit par le chant de belles sirènes: les sirènes de “ristournes, nous voilà”! Tentative de séduction sur le retraité étranger, qui ne paye pas d’impôts, a des prix un peu sur tout, des avantages sur le reste. A seule condition de venir dépenser ses sous ici. La vie y étant environ au tiers des prix de l’Europe, avec disons, des moyens de toujours s’arranger quand on le veut vraiment, un nombre croissant de visiteurs visitent et ne partent plus! Le gouvernement met en place depuis quelques années une politique d’accueil musclée visant à retenir ce petit monde. Le retraité Panaméen, lui, bénéficie aussi bien sûr d’avantages non négligeables, les ristournes habituelles, des dégrèvements d’impôts etc.  Petit tour d’horizon des propositions honnêtes…

Juvilado

Chez le boulanger. Au mur, je lis, entre les annonces diverses de “Pan con queso” et “emparaderos ricos”, cette affichette officielle. Tiens, tiens, on parle de la protection du consommateur ? Plus que ça. Il est écrit que tous les Panaméens ou étrangers résidant à Panama, de 55 ans ou plus pour les femmes, et de 60 ans ou plus pour les hommes ou de n’importe quel âge pourvu qu’ils soient retraités, bénéficient automatiquement de 25% de ristourne sur tout achat dans cette boulangerie ainsi que de la “priorité dans l’attention publique et privée”. Bref, ils payent moins et ils passent devant!

DSCN4469  Panama City. Restaurant du marché aux poissons. Autant à la boulangerie, pour un pain à 30 centimes d’euro ou un sandwich géant ( pain entier façon panini –le boulanger est Italien- farci jambon-fromage-tomate-salade à moins de 2 euros!), nous n’avons pas le courage de demander la ristourne (et puis, à Portobelo, nous sommes considéré comme multi-milliardaire avec nos voiliers et notre vie de voyage, en plus d’être étrangers, donc riches), autant au restaurant à Panama, Luké a tenté le coup…

“Soy jubilado” a-t-il annoncé fièrement à la serveuse au moment de la note. Ah? Pas de problème. Elle a même compté mon repas “jubilado” avec le sien, et voilà. Un discount de 25%. On n’en est pas revenus… La nourriture mais pas les boissons. Faut pas pousser, on ne va encourager les vieux à boire…

Ensuite, l’habitude a été vite prise. Car il n’y a pas que pour les “commerces de bouche” (mais pas les supermarchés ou les boutiques d’alimentation) que la remise peut être demandée. En fait, partout. D’abord, on marchande. Car tout se marchande. Vêtements, électro ménager, outils, pharmacie, voyages… Puis annoncer d’un air angélique “Soy jubilado”. Parfois sortir une pièce d’identité. Et attendre. Là, ce n’est pas systématiquement 25% en moins, mais ce qui est pris n’est plus à prendre. C’est donc bien à Panama qu’il faut prévoir son shopping de l’année! Et je ne parle pas des soldes, car c’est pour bientôt, je compte bien aller y faire un tour!

Françaises, Français, exigez pour vous, pour nous, la qualité Panaméenne! La retraite pour tous! Et 25% partout !

Ce fut au cours de notre première visite à Panama City que nous avons découvert cet intéressant avantage local. Une visite qui nous a fait découvrir la ville, mais uniquement sous son aspect “magasins d’outillages" ou “magasin d’accastillage”. Avec un peu de chance, j’ai eu droit au “Bureau de vente de matériel pour cargos”. Mais d’abord, le voyage.

DSCN4443Le bus Colon/Panama, celui qui se prend pour une chambre froide, propose un film à chaque voyage. Dont on ne voit jamais la fin parce que le trajet fait moins d’une heure et demi. Depuis que nous le prenons, nous avons eu droit à un florilège intéressant des vidéos préférées du chauffeur (quoique j’espère qu’il ne les regarde pas en conduisant). Deux films d’horreur et un “légèrement” violent où je me suis endormie au moment où une des héroïnes découpait sa copine à la hache. Les autres fois, j’ai dormi dès le début.

DSCN4462Première vision de Panama City. Miami de l’Amérique Centrale. La ville, énorme, bruyante, immense, a son “quartier des affaires”, uniquement constitué de gratte-ciels, très Américain. Sous notre nez file un camion de livraison de Melo, dit aussi “Tout pour le Toutou”: ce sont les croquettes de Jeanne!

DSCN4463Et là, dans le coin en bas et à droite, entre le lampadaire, le pont et les immeubles, vous voyez? LE PACIFIQUE ! On y est !

DSCN4467Un peu de nature dans cet univers de béton en chantier. C’est une sorte de vautour charognard qui est à son affaire partout…

  DSCN4445Non, non, on n’est toujours pas à Miami mais encore à Panama ! Mais comme à Miami, malgré le nombre impressionnant de taxis qui passent, en arrêter un n’est pas facile.  Le trajet à un dollar, soit environ 70 centimes d’euros, encourage à ne pas marcher. D’ailleurs, personne ne circule à pieds ici.

Ce  jour-là, après avoir laissé Pierre vaquer à ses occupations, nous avons écumé le quartier des mécaniciens, le quartier des affaires, le quartier des quincailleries: je suis incollable sur les produits “Ship” d’Abernathy, j’ai vidé le grand thermos de café que la quincaillerie Dimar met à la disposition des clients (comme quoi ils savent bien qu’on va poireauter des heures devant les comptoirs) et et je navigue comme un poisson dans l’eau au milieu des mécanos de la rue bordée par les ateliers de mécanique, aux trottoirs garnis de moteurs et de types à l’air dubitatif. Bref, un rêve à la Luké! Il a presque tout trouvé… Puis ce fut la saga “Téléphone Satellite”. On avait la pub, on avait le nom du magasin, on avait les prix. Mais pas l’adresse ni le numéro de téléphone. Le magasin qui était sensé le vendre n’existant pas ou plus – on a tourné une heure, et sous la chaleur, pour le coup on a marché!- il a fallu trouver un cyber point, garni de trois vieux ordis mais connectés internet (ne nous plaignons pas). Et chercher un moment pour dégoter un autre point de vente sur le site d’Inmarsat, la boîte qui fabrique ces nouveaux téléphones. Bien planqué, dans un immeuble gardé comme la Banque de France, des bureaux très chics: on nous accueille dans la salle de réunion, présentation du téléphone, essais. Tentative de nous en fourrer un autre trois fois plus cher (Non, nous n’avons pas un cargo, non, non, ni un équipage de 50 marins à calmer grâce au téléphone). nous restons inflexibles: ce sera l’IsatPhone ou rien ! 

DSCN4471Calcul des prix, ristournes diverses, marchandages éhontés du Capitaine!

DSCN4470Nous sommes convaincus: on signe! Ce nouveau téléphone, très simple, permet déjà de téléphoner (parfois on peut se demander si ce n’est pas une option sur les derniers téléphones du marché), écrire des SMS mais surtout d’envoyer des mails. Et de les recevoir sur un bel écran. La communication est au même prix que les autres téléphones satellites du marché – un dollar la minute- mais l’avantage est qu’il fonctionne sans abonnement, avec une carte prépayée. Pas de mauvaises surprises. Et la couverture satellite est mondiale. Sauf les pôles. Ce qui ne nous dérage pas vraiment. Pour le prix –qui est déjà moitié moins que les concurrents- nous avons en cadeau une carte de 100 minutes, on peut s’exercer dès notre retour à Portobelo. Ce que nous ferons en appelant mes parents: communication  nickel, voix sans rapport avec les timbres glougloutants que nous entendions avec le téléphone satellite de l’hôtel à Haïti (il y a 10 ans, ils ont eu le temps de faire des progrès!).

Dans le genre saga, quelques mots sur “La Saga du Frigo”. Valse à plusieurs temps. Le frigo rend l’âme. Bon, six ans, sur un bateau dans ces eaux chaudes, c’est un bel âge. Nous partons guillerets à la recherche d’un nouveau frigo, una nevera, comme ça se nomme ici. En 110 volts puisque c’est ainsi. Il y a urgence, on ne connait pas de frigoriste, l’idée est de patienter quelques temps avec un petit frigo en 110 volts, du genre AAA, qui ne tirerait pas sur les batteries. Hop, un saut à Colon, c’est vite vu, Luké achète un petit frigo bien mignon et le ramène. Transport en taxi, puis en annexe, et installation. Et déception: le fameux moteur AAA nous pompe toute notre énergie en deux coups de cuillère à pot. Saleté! Réflexion. Décision: on le revend ! A notre chauffeur de taxi de Portobelo, tout content de faire une affaire car on lui fait un bon prix. Peu de familles possèdent un frigo ici, c’est un luxe. Commence la saga de la glacière et des blocs de glace. Heureusement que le congélateur est d’enfer –pour un congélateur, c’est fort- et fabrique des bouteilles congelées en un rien de temps! Mais tout ça ne peut durer, nous en avons vite assez de nous lever la nuit pour recharger la glacière en bouteilles congelées! Luké fera un voyage à Panama pour trouver un frigoriste. Et un bon. Nous y retournerons acheter un frigo sur place pour que ledit frigoriste change le moteur et installe un moteur en 24 volts, un vrai, un bon, un qui ne ne va pas nous piquer toute l’énergie du cata le temps de faire ouf. Ou brrrrr…..

DSCN4705Notre petit Daewo –ils ne font pas que des voitures- bien calé dans le pick-up de Yeyo, le frigoriste.

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Achat du moteur spécial: Yeyo livrera le tout, le frigo avec son  nouveau moteur, au cata, 3 jours plus tard!

Pour se remettre des courses, trajets en taxi, folie de la ville, il y a deux solutions : selon si nous sommes près de l’océan ou près du départ! Près de l’océan, nous allons déjeuner au marché aux poissons, un lieu typique et animé.

DSCN4447C’est du beau!

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C’est du gros! 

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C’est du bon!

Et à un peu moins de 10 euros le kg pour des crevettes de compétition, on n’a pas envie de s’en priver… Luké se fait un petit ceviche de coquillages d’ailleurs, avant d’aller déjeuner à l’étage.

 

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DSCN4459Le “Mercado de pescados” a l’odeur vivifiante des criées fraiches … Je ne suis pas fana, mais je dois dire que ce n’est pas du tout l’odeur du fameux  “poisson frais” , bien connue au village d’Astérix!  Très propres, les étals sont des lits de glace et le poisson a l’œil, sinon vif, mais tout au moins très clair!  

Si nous sommes près du départ, ou trop crevés pour retourner au sud de la ville, nous mangeons à Allbrook, qui fait partie d’un complexe –très complexe d’ailleurs- comprenant le Terminal des bus.

DSCN4702Une des entrées du Centre Commercial Allbrook, à droite le Terminal des bus

Une sorte de “ville de commerces”, un labyrinthe à étages, des ascenseurs, des escaliers roulants, des plans pour ne pas se perdre –mais on se perd quand même- des cinémas… Il parait même qu’il y a un théâtre mais je ne l’ai pas encore trouvé. Des restaurants pour tous les goûts aussi: un Disneyland pour consommateurs.

Le déjeuner est bien moins exotique mais pour un amateur de viande rouge comme mon Capitaine, c’est le Pérou.

 

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Non, c’est l’Argentine.

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Les Etats-Unis?

Il faut reconnaitre que pour ce genre de troquet, la viande est servie sur une plancha grésillante, les frites sont fraiches. Et l’assiette carrée est bien en faïence et pas en polystyrène! Le coca, et bien, il aurait plutôt penché pour une bonne bière Balboa, le Capitaine, mais pas d’alcool dans ces petits boui-bouis…

Question paysage, pas terrible. Vue intérieure sur les acheteurs qui achètent. Le Centre a organisé une grande exposition Dinosaures. Enfin, ils ont posé par-ci-par-là d’énormes reproductions de Tyrannosaures mais aussi de girafes, de tigres…

DSCN4714Entrée du super 99, le supermarché où on trouve de la moutarde, de la vraie!

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Mouais… D’accord. Y’a mieux. Mais bon, c’est climatisé et il y a des toilettes!

Nous groupons les achats et les magasins le matin, car dès qu’on a mangé –vers 14/15h– on se précipite en face, au Terminal pour attraper un bus. Il y en a environ toutes les 20mn. Mais à partir de 16h, heure du retour des employés vers Colon, c’est la cohue. Dans l’immense terminal, des files plus ou moins longues se forment. Il faut préciser que les grands bus, à la différence des petits bus de villages, n’entassent pas: chacun a une place, et une place pour chacun. Parfois un ou deux “surnuméraires” sont installés sur des poufs au milieu de l’allée, mais personne debout. Et pas de grappes à la porte!

DSCN4474On espère parfois une bonne heure…

DSCN4472  debout dans le hall du terminal…

DSCN4475Puis on traverse en payant 25 cents au tourniquet genre entrée de métro, et on continue d’attendre de l’autre côté!

Les gens sont très respectueux des files d’attente. De temps en temps un petit filou tente et parfois réussi une échappée avec double salto avant et atterrissage sur les marches du bus, mais ce n’est guère apprécié. Portobelo se trouve de l’autre côté de l’isthme. On le traverse par l’autoroute, puis quelques kilomètres avant d’arriver à Colon, il faut changer de bus –pour un bus de Diable Rouge de la route- et prendre sur la droite, en descendant vers la Colombie. Vous voyez? Pour les petits (et les grands) curieux, il y a un truc génial qui s’appelle Google Map et qui permet de voir en réel n’importe quel coin du monde. Donc, on s’arrête sur la route, là, au croisement où se situe Sabanitas!

Là, on attend devant le REY, le supermarché du coin, qui est ouvert 24h sur 24! Et qui de ce fait, accueille avec plaisir la visite des policiers:

DSCN4400En quelques mots, il est précisé que “En remerciements pour les services rendus au supermarché par les policiers”, tous les joyeux membres de la Police Nationale peuvent venir prendre café et “empenadas” –beignets- gratuitement. Ils savent vivre ici… D’un autre côté, je ne serais pas rassurée au milieu de la nuit devant le REY si il n’y avait quelques Robocop ( l’uniforme des policiers a un air très approchant) dans le coin. Quand le bus arrive, il est déjà débordant, on se rajoute à la liesse générale et c’est parti pour une heure et demi voire deux heures debout au début. Puis quand le bus se vide, assis sur une banquette elle-même vissée sur un châssis d’où les amortisseurs n’amortissent plus rien depuis belle lurette.

Bien sûr, arrivée au ponton dans la nuit. Au cata, accueil démentiel de Jeanne, qui pousse de tels couinements que toutes la baie doit supposer que nous l’avons abandonnée depuis une semaine. Pourtant, on a prévu un “Plan Secours Jeanne”: tant que Lara, avec Christine et Pierre seront ancrés à côté, ils auront la gentillesse de venir lui donner ses croquettes –aux deux repas- et d’attendre à côté d’elle pour la consoler…

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