“Quinambua” (“Je t’aime”- Dialecte Embera)
Après le délicieux café du matin sous le kiosque du jardin, nous partons au village rejoindre LE chauffeur et LA voiture. La seule du village, donc. Qu’il loue et conduit pour les besoins divers comme se rendre dans une finca éloignée ou …promener les touristes! Quoique ce dernier usage doit être exceptionnel car des touristes, il n’y a point… Rendez-vous devant l’épicerie de Callisto. Au bout d’un… certain temps, une voiture, en effet, se gare devant la terrasse. C’est une…euh…qui a une idée? Même Charly, grand spécialiste de l’automobile en tous genres, est dubitatif.
Ce qui saute aux yeux par contre, c’est que ce n’est pas un Espace, ce n’est pas un mini-bus, et encore moins un autobus. Pourtant, nous sommes douze: neuf adultes et les trois garçons… Ah, et le chauffeur! Treize donc. Je l’avais oublié, mais c’est important, le chauffeur, car la conduite “transport en commun dans un boîte de sardines” est …très particulière. Donc, on s’entasse…
On s’entasse à l’intérieur. Le surplus se perche sur le toit… quelques adultes suivront rapidement car il faut imaginer que nous sommes neuf à l’intérieur…
Le modèle est rustique certes, mais non dépourvu de commodités: l’air conditionné est à la demande, à gauche ou à droite du tableau de bord.
La piste s’enfonce dans la forêt, longe les petites fincas –dont celle du père de Dario- et les prairies. Le chemin devient boueux…très boueux…On approche du fleuve.
Le père de Dario est en train de ramener une vache (égarée?) à la finca. Comme la plupart des hommes du coin, il est à cheval. Les autres vont à pieds, comme les femmes et les enfants. Un camion à plateau (le deuxième véhicule du coin) est en travers du sentier qui mène au fleuve, il décharge des lourds tonneaux de gas-oil ou d’essence. Ou des deux. Livraison pour le village Indien qui n’est accessible que par pirogue. Lourdement chargées, elles sont maniées de main de maitre par les “passeurs” indiens. Avec nous aussi, ce sera lourdement chargé, et voir la pirogue s’enfoncer jusqu’à ce que l’eau arrive tout en haut du plat-bord, un peu inquiétant. Sans compter qu’il remue, le Rio Tanela. Le courant est très fort, le Rio est large, la pirogue bien maigre. Et nous légèrement tétanisés au début.
Mais rapidement, nous nous rendons compte que nos passeurs sont plus qu’habiles. Pour traverser, avec la force du courant, il faut partir de plus haut que l’arrivée, et pousser fort sur la bâton et la pagaie…La pirogue transporte nous onze donc, plus les deux passeurs. Il faut s’accroupir au milieu et surtout ne pas bouger. Sinon, ça chavire. Personne ne bouge…
Voilà, nous sommes dans la réserve des Indiens Emberras, une ethnie qui vit en Colombie et au Panama. enfin, eux, ils vivaient chez eux. Les Colombiens et les Panaméens sont venus s’installer sur leur territoire! Le village est à une centaine de mètres du fleuve, en lisière de forêt. Devant, un large espace magnifiquement arboré (et naturellement arboré!) de majestueux euh…je ne sais plus…bon, de grands et beaux arbres!
C’est aussi le parking pour les chevaux. A mi-chemin de l’entrée du village, la cabine téléphonique et le préposé aux communications!
Pourquoi se compliquer la vie? Il n’y a que sous cette branche, là, à gauche, que les communications passent. Il y a donc deux téléphones portables suspendus sous l’arbre-antenne, et un villageois qui attend la clientèle. Quand il pleut, on ne téléphone pas. Et pas de chaise prévue: pas question de papoter des heures, on reste debout! Les Emberas comme les autres ont bien le droit de téléphoner…
Autour d’un grand espace vert –une sorte de pelouse bien grasse qui ne pousse jamais, pas besoin de la tondre- les maisons sont bâties sur de hauts pilotis. Constituées d’une seule et vaste pièce de vie commune, il n’y a pas de mur autour, parfois une cloison en roseau, ou alors des draps ou des bâches en plastique suspendus font office de rideaux. Les hamacs sont suspendus un peu partout, parfois un lit est installé dans un coin, la cuisine se fait sur un foyer surélevé, en bordure. Quelques chaises, des vêtements accrochés ça et là, et des enfants qui courent partout, sourient, jouent. Des adultes qui siestent (dans les nombreux hamacs!) ou qui discutent. Des femmes font des bijoux en perles pour aller les vendre à Trigana, petite station balnéaire touristique à une dizaine de kilomètres.
Nous sommes invités à monter dans une maison. Par l’escalier? Non, par le totem! Plus facile qu’il n’y parait, l’escalier-totem taillé dans un rondin est différent pour chaque maison. Là-haut, nous découvrons la façon de vivre de la famille, et les bijoux faits par les femmes du foyer.
Après le délicieux café du matin sous le kiosque du jardin, nous partons au village rejoindre LE chauffeur et LA voiture. La seule du village, donc. Qu’il loue et conduit pour les besoins divers comme se rendre dans une finca éloignée ou …promener les touristes! Quoique ce dernier usage doit être exceptionnel car des touristes, il n’y a point… Rendez-vous devant l’épicerie de Callisto. Au bout d’un… certain temps, une voiture, en effet, se gare devant la terrasse. C’est une…euh…qui a une idée? Même Charly, grand spécialiste de l’automobile en tous genres, est dubitatif.
Ce qui saute aux yeux par contre, c’est que ce n’est pas un Espace, ce n’est pas un mini-bus, et encore moins un autobus. Pourtant, nous sommes douze: neuf adultes et les trois garçons… Ah, et le chauffeur! Treize donc. Je l’avais oublié, mais c’est important, le chauffeur, car la conduite “transport en commun dans un boîte de sardines” est …très particulière. Donc, on s’entasse…
On s’entasse à l’intérieur. Le surplus se perche sur le toit… quelques adultes suivront rapidement car il faut imaginer que nous sommes neuf à l’intérieur…
Le modèle est rustique certes, mais non dépourvu de commodités: l’air conditionné est à la demande, à gauche ou à droite du tableau de bord.
La piste s’enfonce dans la forêt, longe les petites fincas –dont celle du père de Dario- et les prairies. Le chemin devient boueux…très boueux…On approche du fleuve.
Le père de Dario est en train de ramener une vache (égarée?) à la finca. Comme la plupart des hommes du coin, il est à cheval. Les autres vont à pieds, comme les femmes et les enfants. Un camion à plateau (le deuxième véhicule du coin) est en travers du sentier qui mène au fleuve, il décharge des lourds tonneaux de gas-oil ou d’essence. Ou des deux. Livraison pour le village Indien qui n’est accessible que par pirogue. Lourdement chargées, elles sont maniées de main de maitre par les “passeurs” indiens. Avec nous aussi, ce sera lourdement chargé, et voir la pirogue s’enfoncer jusqu’à ce que l’eau arrive tout en haut du plat-bord, un peu inquiétant. Sans compter qu’il remue, le Rio Tanela. Le courant est très fort, le Rio est large, la pirogue bien maigre. Et nous légèrement tétanisés au début.
Mais rapidement, nous nous rendons compte que nos passeurs sont plus qu’habiles. Pour traverser, avec la force du courant, il faut partir de plus haut que l’arrivée, et pousser fort sur la bâton et la pagaie…La pirogue transporte nous onze donc, plus les deux passeurs. Il faut s’accroupir au milieu et surtout ne pas bouger. Sinon, ça chavire. Personne ne bouge…
Voilà, nous sommes dans la réserve des Indiens Emberras, une ethnie qui vit en Colombie et au Panama. enfin, eux, ils vivaient chez eux. Les Colombiens et les Panaméens sont venus s’installer sur leur territoire! Le village est à une centaine de mètres du fleuve, en lisière de forêt. Devant, un large espace magnifiquement arboré (et naturellement arboré!) de majestueux euh…je ne sais plus…bon, de grands et beaux arbres!
C’est aussi le parking pour les chevaux. A mi-chemin de l’entrée du village, la cabine téléphonique et le préposé aux communications!
Pourquoi se compliquer la vie? Il n’y a que sous cette branche, là, à gauche, que les communications passent. Il y a donc deux téléphones portables suspendus sous l’arbre-antenne, et un villageois qui attend la clientèle. Quand il pleut, on ne téléphone pas. Et pas de chaise prévue: pas question de papoter des heures, on reste debout! Les Emberas comme les autres ont bien le droit de téléphoner…
Autour d’un grand espace vert –une sorte de pelouse bien grasse qui ne pousse jamais, pas besoin de la tondre- les maisons sont bâties sur de hauts pilotis. Constituées d’une seule et vaste pièce de vie commune, il n’y a pas de mur autour, parfois une cloison en roseau, ou alors des draps ou des bâches en plastique suspendus font office de rideaux. Les hamacs sont suspendus un peu partout, parfois un lit est installé dans un coin, la cuisine se fait sur un foyer surélevé, en bordure. Quelques chaises, des vêtements accrochés ça et là, et des enfants qui courent partout, sourient, jouent. Des adultes qui siestent (dans les nombreux hamacs!) ou qui discutent. Des femmes font des bijoux en perles pour aller les vendre à Trigana, petite station balnéaire touristique à une dizaine de kilomètres.
Nous sommes invités à monter dans une maison. Par l’escalier? Non, par le totem! Plus facile qu’il n’y parait, l’escalier-totem taillé dans un rondin est différent pour chaque maison. Là-haut, nous découvrons la façon de vivre de la famille, et les bijoux faits par les femmes du foyer.
Le coin-vaisselier
Le coin-armoire à linge
Le coin-repos
Les femmes ont étalé les bijoux sur le plancher. Curieusement, ils sont empaquetés dans de jolis sachet en cellophane avec un petit texte explicatif au dos. Curieux. Les Emberas, du fin fond de la forêt, fabriquent du plastique et impriment? Pas du tout. Dans ces pays où le gouvernement est à peu près inexistant en matière sociale, la population se débrouille comme elle peut, dans le style des USA: mécénat, associations, fondations. Il y a énormément de Fondations et d’associations qui s’occupent des enfants, de l’environnement, de la culture etc. Et la “Fundacion Darien” qui aide les Emberras à vivre grâce à leur culture, et à la préserver. Au moins un peu. Donc, cette Fondation fournit les sachets de présentation des bijoux. Avec explications: dans la forêt du Darien Colombien (puisqu’après, il y a le Darien Panaméen) trois communautés Emberas vivent dans la Réserve Tanela. Plus de quarante femmes tissent les perles pour en faire des colliers, bracelets, boucles d’oreille. J’ai donc aidé la communauté de ce village dans “une économie qui nous conduit à l’homogénisation écosystèmes et des cultures” (traduction rapide de la pochette!) en choisissant un très joli collier coloré, traditionnel, et qui me va fort bien!
Et voilà!
Sous les maisons, le poulailler! De nombreuses “Eterrés” –poules en dialecte Embera- somnolent, profitant d’une petite brise. Ces dames bénéficient de charmants studios bien aérés, avec escalier en pente douce, paille pour un confort maximum et sécurité assurée. Sauf quand nous arrivons pour les déranger en pleine sieste…
Intrigués par des coquetiers géants rangés, enfin, jetés sous les maisons, nous nous tournons vers Rafaël, qui nous explique qu’il s’agit de mortiers pour écraser les racines, les graines etc. Ah, ben oui, le pilon est à côté et une fois le “coquetier” redressé, on comprend tout!
Les seules constructions de plein pied sont la “case” commune, pour les réunions et l’école “indigène”. Période de vacances, il n’y a personne. Mais je me demande si il y a plus de fréquentation en temps scolaire? Quelques rares chaises-bureaux attendent… Je comprends pourquoi, dans quelques maisons, j’ai vu des hommes assis sur ce genre de chaises: elles viennent de l’école! Certains enfants, les plus grands je suppose, vont à l’école à Titumate, mais c’est un véritable parcours du combattant: traverser le fleuve, faire plusieurs kilomètres à pied (ou en vélo à présent?) et dormir sur place. La plupart renoncent.
Un dernier petit tour au milieu du village, un dernier escalier-totem…
Rencontre avec le superbe coq qui règne sur ses poulettes, enfin, un des superbes coqs qui défend ses poulettes… Pas l’air commode, le Don Juan, mais quels magnifiques haut-de-chausses!
Nous repartons vers le Rio. Les hommes du village sont en train de tracter les lourds tonneaux sur les berges. Nous assistons à quelques traversées mouvementées de tonneaux sur… un radeau! De mieux en mieux… Comme il n’y a que deux passeurs et qu’ils sont occupés avec les tonneaux, nous avons le temps d’observer.
Passage avec radeau…
Les familles assistent à l’opération, c’est le spectacle du jour, surtout les traversées!
Nous avons attendu que la pirogue soit disponible. La traversée sur le radeau n’alléchait personne. C’est qu’il doit y avoir des crocodiles dans cette eau joliment cuivrée… D’après nos amis, non, mais on ne sait jamais, un croco aventurier, ça existe. Amateur de chair exotique aussi. Alors, pas de risques inutiles!
Danilo, qui a une grande passion pour la photographie, emprunte nos appareils et mitraille, comme un pro!
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