samedi 1 janvier 2011

LE TEMPS DES VACANCES… Isla Grande, Archipel de Rosario du 28 décembre 2010 au 2 janvier 2011

“On dit toujours que, lorsqu'un navire est sur le point de couler en pleine mer, les rats sentent le danger longtemps avant les hommes et se sauvent tous ensemble. Question: où peuvent-ils bien aller?”
François Cavanna

Après enquête, il s’avère que la destination principale de toutes ces lanchas à triple moteurs qui nous font sauter et sursauter plusieurs fois dans la journée sur nos coques, est un Archipel, l’Archipel de Rosario. Ainsi que l’île de Baru. Le stress permanent de Charly concernant la météo (ce qui tombe bien car nous, on n’est pas assez accros!) nous a permis de rencontrer un équipage sympa, que nous retrouverons avec plaisir quelques jours plus tard: en effet, voyant un ou deux voiliers revenir dans la baie, il a pensé qu’un “gros coup de mer” se préparait sournoisement… Donc que la prudence nous recommandait de ne pas bouger. Luké, qui préfère toujours les certitudes aux suppositions, est allé de ce pas et en annexe, poser la question à un des bateaux. Tout va bien, ils avaient juste… besoin de faire des courses avant de repartir. Nous pouvons lever l’ancre sereinement, et partir découvrir ces lieux si prisés des Colombiens.
L’arrivée après 4 petites heures de moteur -pour changer- est épique. La petite baie charmante entre deux iles cache dans ses fonds des “patates” de corail qui pointent leur nez à tord et à travers, puis qui retiennent férocement l’ancre quand on veut la relever. Belle de Lune mouillera trois fois avant d’être à l’aise, le popotin bien à l’abris des coups en cas de renverse de vent. Et l’ancre bien plantée. Il ne suffit pas de planter son ancre à un endroit, il faut surtout repérer où la cata va se trouver si le vent tourne (et il tourne toujours à un moment ou à un autre). Pas sur les voisins, premier point essentiel pour la convivialité et la bonne humeur générale, et pas sur le fond ou sur les coraux si il y en a, second point essentiel pour la tranquillité et la bonne humeur du Capitaine. Et la notre à tous sur ce bateau de ce fait! Si,si, avec Jeanne, nous sommes dans l’empathie totale avec le Capitaine, et quand il tousse, on s’enrhume (hé hé …).
DSCF5549 De l’eau claire, enfin!!!
Nous voulions savoir où allaient tous ces bateaux à passagers qui traversaient la baie de Cartagena à fond les manettes? Maintenant, on sait. Ici. A côté de nous. C’est la valse à tous les temps des vedettes, super vedettes, yachts et j’en passe. Et ils passent aussi, à toute allure. Entre temps, ils ancrent pas trop loin du cata: le Colombien, le Cartageneros en particulier, est du genre curieux… Ils tournent autour du bateau, regardent en douce et font de grands signes si on les regarde aussi. Hilares la plupart du temps (d’abord, c’est la fête, les vacances, le rhum coule à flots et ils sont contents, et ils ont bien raison!), musique plein pot, et appareils photos armés en mains! Ce qui fait que nous nous trouvons dans la situation inverse de celle dont nous avons l’habitude: c’est nous qui sommes photographiés sous toutes les coutures. Le tout restant très bon enfant et plutôt sympa. Le plus sympa est que le soir, tout le monde rentre à Cartagena, et là, qu’est-ce qu’on est bien, au calme, dans ce magnifique paysage!
Cernée par une multitude d’ilots, privés pour la plupart, Isla Grande n’est malheureusement pas abordable facilement. En gros: tous les points “d’atterrissage” possibles avec l’annexe sont des pontons “privados” hérissés de panneaux peu accueillants. Sur le ponton, souvent des chaises longues, table et nécessaire  pour tenir le coup face au soleil couchant. Le yacht ou la vedette, si on a peu de moyens, est amarré à côté. Au fond de l’allée, une magnifique maison, des pelouses, des dépendances… Un petit “Sam’Suffit” pas désagréable. Le must étant d’avoir l’ilot à soi tout seul pour y construire sa bicoque, qui tiendra toute la surface hors d’eau sauf la plage bien sûr,  et faire la nique aux voisins. Je suppose qu’on s’invite d’île à île, pour des soirées inoubliables, des trajets en bateau “de transport” (et oui, parfois il ya un petit frère du gros yacht juste pour les trajets quotidiens, faut savoir rester simple).
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DSCN3734La moche à droite, c’est celle du jardinier?
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Home, sweet home…
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  DSCN3757 Tour de de Isla Grande, impossible de poser pied à terre?
A bout de ressource, et dans la ferme intention d’y aller, à terre, et de trouver ce fameux hôtel où il y aurait Internet (alléchant…), nous finissons par aborder une magnifique maison en bois (enfin, une maison comme les autres) avec terrasse directement sur l’eau. Une famille arrive, les uns après les autres, pour nous aider à trouver un ponton pas trop loin de l’hôtel. Et l’hôtel que nous n’avons pas vu. Le père, au bout de 5mn en Espagnol, appelle sa femme qui nous répond dans un Français impeccable, un des fils parle aussi Allemand, et tout le monde parle Anglais. Charmants, bronzés et tout à fait accueillants, au bout d’un moment, ils nous proposent d’amarrer à leur ponton privé et de traverser leur modeste propriété pour se rendre à l’hôtel qui est à quelques centaines de mètres. Mais nous préférons notre indépendance, et sur leurs conseils, on repart vers notre destination! Les récifs sont à fleur d’eau devant le fameux Hôtel Majagua. Luké trouve une petite baie un peu plus loin et nous demandons à un employé qui nettoie une belle vedette si, par hasard, on pouvait… Mais oui, mais oui, pas de problème, le fiston surveillera l’annexe et nous accompagnera à l’hôtel car du coup, il est de l’autre côté de l’île (500m!) et il faut traverser un splendide Parc National, splendide mais compliqué. Et un petit hameau, un groupe de maisonnettes bancales, avec poules et chiens, où les employés de l’hôtel et des belles demeures vivent, nous supposons.
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L’Hôtel Majagua est spécialisé dans les séjours à la journée. Quand nous arrivons, les employés installent de grandes tables sous les arbres, avec les noms des familles qui ont réservé inscrits sur des ardoises. Vers 10h, les Lanchas vont déverser leurs touristes pour une journée plage, plongée, farniente. Mais pour le moment nous avons un peu de temps pour profiter du charme des lieux, grande salle de restaurant sous une haute paillote, allée verdoyantes, vue sur la mer! Des fois qu’on serait en manque!
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DSCN3739Et nous en profitons pour nous un petit déjeuner version “Luxe” avec pancakes au sirop et arepas à l’œuf. Le personnel est adorable, on se branche sur Internet jusqu’à midi!
Le lendemain, un pêcheur vient nous proposer des langoustes à un prix tellement indécent que nous ne pouvons qu’accepter… Trois francs six sous, comme dit Luké… Pour cinq belles bêtes. Le Capitaine les prépare en toute simplicité pochées, et nous irons sur Mojito pour les déguster avec la “Mayo Maison à l’Ail” de Charly! Notre pêcheur, en grande tenue dans un slip Kangourou baillant aux corneilles, en profite pour nous demander si par hasard, on n’aurait pas un short, un slip, un quelque chose. Short, on est en rupture de stock pour cause de bricolages intensifs mais il partira avec un slip pour deux. Deux comme lui, car il est maigre comme un coucou.
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Et il nous convie à une “fiesta” sur l’île en face de notre ancrage, vers 16h. Nous voyons dans l’après-midi, des barques locales chargées de femmes et enfants, se diriger vers un ponton. Nous aussi! Il y a un village, très étendu, avec de grands espaces entre les groupes de maisons, le tout au milieu du Parc National. Précision: toutes les  iles sont classées Parcs Nationaux! Ainsi qu’une bonne partie de la Colombie, enfin, de la Colombie à laquelle le gouvernement à accès… Une forêt superbe, de petits chemins qui serpentent d’une placette à une autre, des maisons simples mais bien entretenues.DSCN3710                                        DSCN3711   DSCN3712 DSCN3713
Nous croisons une multitude de gamins brandissant des jouets, de mamans avec des petits dans les bras et des paquets enrubannés, des papas qui suivent genre voiture balais pour rapatrier les derniers qui trainent. Ils arrivent tous d’une placette où la musique hulule à fond. Supposition: c’est la fête de Noël de la municipalité mais ici, ça se fête après Noël? On n’en saura pas plus car tout à coup, se dresse devant nous le bar qui nous tend les bras…
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Luké offre sa tournée et s’installe prudemment dos à la télé! Car qu’est-ce qui passe sur l’écran? Un dessin animé! Si il le voit, on est fichu. On va rester scotchés là jusqu’à la fin du film…. La télé fonctionne grâce à la batterie jaune canari qui se trouve sur le bar.
DSCN3720No stress pour la serveuse.
De nouveaux voisins ancrent: mais c’est le voilier Makaï, celui qui rentrait à Cartagena pour faire ses courses! Jessy et Terry proposent de beaux séjours de quelques jours à des touristes, sur un voilier entretenu comme un bijou, on peut se mirer dans le parquet... A tel point que Terry craque un peu, il ne supporte plus de frôler la dépression chaque fois qu’une petite cuillère tombe au sol! Dame… si il y a une trace, il est bon pour revernir le pont en entier! Nous passerons une excellente soirée à discuter voyages et découvertes avec un jeune Tchèque, et un couple d’Anglais en vacances. Nous nous donnons rendez-vous avec Jessy et Terry pour plus tard, car tout le monde doit repartir pour Cartagena le 31 dans l’après-midi. Jolie rencontre, nous espérons bien les retrouver au détour d’une ile!
DSCN3729Belle de Lune sur fond de coucher de soleil…

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